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Selon OCHA: plus de 60 civils tués en moins de deux semaines en Ituri

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Selon OCHA: plus de 60 civils tués en moins de deux semaines en Ituri

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Des défis sécuritaires restreignent l’accès humanitaire dans le territoire d’Irumu
Par GKM

La détérioration continue de la situation sécuritaire et son impact sur les civils en Ituri restent préoccupants. Entre le 30 juillet et le 11 août, au moins 60 civils ont été tués dans des attaques armées à travers la province, selon des partenaires humanitaires. Plusieurs autres personnes ont été enlevées, dont des femmes et des enfants, tandis que quelque 38 500 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile, note le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies(OCHA).

Ayant un accès limité à leurs sources de revenus, les populations touchées ont besoin de protection, de nourriture, d’abris, d’articles ménagers de base et de soins de santé. Pendant ce temps, les contraintes de sécurité continuent d’affecter les opérations humanitaires, notamment dans le territoire d’Irumu, privant des milliers de personnes d’une aide vitale.

Plus de 9 500 personnes déplacées ont été privées d’aide à Komanda, suite à la suspension des activités d’une ONG internationale le 9 août, en raison d’une insécurité accrue. De même, en raison d’attaques récurrentes à Boga, aucune aide n’a été fournie dans la région depuis la reprise de la violence en juillet, laissant plus de 47 000 personnes sans assistance.

Entre les 7 et 29 juillet, les violences armées dans la Zone de santé de Boga ont coûté la vie à au moins 37 civils. Plus de 80 autres ont été enlevés, dont une quarantaine d’enfants et plus de 700 maisons incendiées. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a néanmoins pu fournir des médicaments aux centres de santé de Boga et Tchabi pour 10 000 personnes pour les trois prochains mois.

Les autres besoins sont en termes de vivres, abris, articles ménagers essentiels, soins de santé et eau, hygiène et assainissement. Une source humanitaire surplace renseigne que la résurgence de la violence pourrait dissuader la dynamique de retour des personnes déplacées dans leurs villages observée dans la zone au cours de ces derniers mois.

Dans la Zone de santé de Nyankunde, des affrontements entre deux groupes armés signalés dans plusieurs villages ont coûté la vie à au moins huit civils et poussé plus de 11 000 personnes au déplacement, selon des partenaires humanitaires. Ces violences ont contraint plusieurs organisations humanitaires à suspendre leurs activités dans les aires de santé Olongba et Singo (Zone de santé de Gety), Sezabo (Zone de santé de Nyakunde).

Des personnes retournées de nouveau en déplacement dans la Zone de Lolwa, territoire de Mambasa Dans le territoire de Mambasa, une nouvelle attaque armée dans la localité de Lolwa, le 10 août, a occasionné le déplacement de plus de 20 000 personnes dans la Zone de santé de Lolwa . Ces populations étaient retournées entre mai et juillet 2022 dans les aires de santé de Mabangifo, Lolwa et Tolitoli. Cette attaque intervient après trois mois d’accalmie dans la zone.

Des incidents contre les acteurs humanitaires en hausse

Au moins 8 753 incidents de protection ont été enregistrés en juillet en Ituri, selon les dernières statistiques du Cluster Protection. Avec 5 158 violations, le territoire de Djugu comptabilise près de 60% des incidents, suivi des territoires d’Irumu et de Mahagi.
Durant ce mois, les statistiques montrent qu’il y a eu au moins 1 200 cas de pillage, plus de 600 incendies de maisons et 244 cas de violence basée sur le genre dont 54 cas de viol.

La province a aussi enregistré 53 cas d’homicide dont près de 74% de ces ont été enregistrés dans le territoire d’Irumu, particulièrement dans les zones de santé de Boga et Komanda. Des présumés combattants ADF1 seraient auteur d’environ 80% des cas d’homicides dans ces deux zones de santé. Comparée au mois de juin où la province a enregistré un total de 1 988 incidents, la tendance est fortement à la hausse en juillet.

Selon le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA), environ 42 520 personnes retournées dans la Zone de santé d’Aungba, territoire de Mahagi attendent depuis plusieurs semaines de l’assistance en vivres, abris et articles ménagers essentiels. Elles avaient abandonné leurs milieux d’origine entre fin décembre 2021 et/début janvier 2022 à cause d’intenses activités des groupes armés dans les territoires de Djugu et Mahagi.

La relative accalmie, observée depuis la signature de l’acte d’engagement par différents groupes armés en juin dernier, aurait motivé cet élan de retour. L’ONG Programme de Promotion des Soins de Santé Primaire (PPSSP) a distribué le 1er et le 2 août des articles ménagers essentiels à 5 700 personnes déplacées de l’aire de santé de Bahwere.

Ces personnes déplacées avaient fui de violences armées en avril dernier dans les villages de Gokpa et Dz’na dans le territoire de Djugu. Cette assistance s’inscrit dans le cadre du projet de Réponse Rapide de l’UNICEF (UNIRR), financé par le Fonds Humanitaire.