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Dégâts de la dernière pluie diluvienne à Kin: un constat de 1990 toujours d’actualité

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Dégâts de la dernière pluie diluvienne à Kin: un constat de 1990 toujours d’actualité

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Par ABBM/coorespondance particulière

A l’occasion d’une enquête de presse effectuée en 1990, nous avions sillonné un peu partout à travers la ville province de Kinshasa, pour décrire et analyser cette situation déplorable. Ce qui nous a conduit auprès de différents services spécialisés dont le BEAU situé sur la 1ère rue, à Limete.

Nous avons alors appris beaucoup de choses parmi lesquelles l’existence à Kinshasa des coins où il fut interdit, depuis la colonisation, de bâtir, sauf si on les urbanisait. Puisque le sol y est très fragile et ne peut supporter certaines charges ou des bâtiments.

L’enquête que nous gardons jalousement dans notre bibliothèque privée était très détaillée. Trente-deux ans plus tard, nous constatons avec effroi que le problème soulevé par cette enquête et les propositions lucides et judicieuses faites par les experts n’ont toujours pas été pris en compte. Et les  pluies continuent à détruire Kinshasa. Ce qui démontre le refus du Congolais et de ses autorités de prendre les mesures qui s’imposent pour éviter de telles catastrophes. Il suffit que chacun de nous fasse une petite observation.

Quand on se promène, que constatons-nous généralement à Kinshasa ? Les belles bâtisses poussent comme des champignons ici et là. Mais, si on pousse l’observation plus loin, un constat saute tout de suite aux yeux : l’absence d’urbanisation, mieux l’absence des caniveaux  pour les conduites. Et les propriétaires de ces maisons se recrutent dans toutes les catégories sociales.

Pour l’illustrer, nous avons un exemple concret. Un ami qui habite le quartier Cogelos, juste après le Plateau des professeurs de l’Unikin, a plus d’une fois incité ses voisins à doter leur avenue d’une conduite d’eau pour protéger leurs belles maisons. Malheureusement, il s’est toujours buté à une attitude autistique de ses voisins qui sont de acteurs politiques, des Conseillers de…, des banquiers, des professeurs d’universités, des avocats, etc.

Nous avons alors compris que le vrai problème du Congolais est avant tout mental. Il refuse toute innovation, toute amélioration de son milieu de vie et de son vécu quotidien et se contente du strict minimum. Il s’accommode même de la crasse si bien que les immondices sont devenus normaux !

Dans ce cas, l’essentiel consiste à posséder un toit, dans n’importe quelle condition et dans n’importe quelle partie de la ville. Face à la répétition de pluies diluviennes qui sèment la mort et la désolation par la faute des hommes, il revient à l’État de lancer un vaste programme d’urbanisation et de la ville de Kinshasa et d’autres villes et cités urbaines du pays.

C’est ce qu’on avait appelé au Maroc, par exemple, sous Hassan II, de la politique d’absorption des bidonvilles. Félix Houphouet-Boigny y aurait aussi recouru pour urbaniser la ville d’Abidjan. C’est une politique innovante et urgente qui pourrait prendre des années.  Mais, il faut s’y lancer.

A Kinshasa, par exemple, plusieurs quartiers n’envieraient aucunement la Gombe, Ma Campagne, Limete ou autres, s’ils avaient été urbanisés comme Mama Mobutu ou Cité verte. Même le camp Luka deviendrait une belle cité si elle était urbanisée. C’est un problème crucial qui nécessite une prise de conscience des autorités politiques.

En outre, on devrait penser à doter Kinshasa de plusieurs voies d’entrée et  de sortie, au lieu de se contenter de deux actuelles : celle vers l’ancien Bandundu et celle vers le Kongo Central.

Parmi d’autres pistes de solution, l’État devrait également penser à réhabiliter l’ex Onatra, mis à terre par des acteurs politiques congolais véreux. Alors que le rail demeure fondamental et important partout, il est déplorable qu’il soit inexistant ou défectueux en RDCongo, en général, et à Kinshasa, en particulier. Sa réhabilitation résorberait le problème de circulation des biens et des services au lieu d’user et d’abuser exclusivement de la voie routière.