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Violences faites aux femmes et aux filles : la RDC appuie l’appel au financement de la prévention

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Violences faites aux femmes et aux filles : la RDC appuie l’appel au financement de la prévention

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Par Marcel Tshishiku

La République Démocratique du Congo appuie l’idée de « mettre l’accent sur l’importance du financement surtout par rapport aux stratégies de prévention pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles.

Le Congo Démocratique s’est ainsi exprimé samedi le 25 novembre, lors de la cérémonie de lancement officiel de la Campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, organisée dans la ville de Kinshasa.

« La solution à cette situation réside, premièrement, dans les réponses solides, dont l’investissement dans la prévention avec une résilience phénoménale. Des femmes du monde devraient continuer à résister et à lutter pour des sociétés justes, égalitaires et démocratiques. Deuxièmement, la masculinité positive passe désormais pour être une des solutions à la lutte contre les violences… Nous devons investir davantage dans des organisations des femmes pour améliorer la législation, poursuivre les coupables et offrir davantage des services aux survivantes et former les responsables dans l’application de la loi », a déclaré Mr Jean d’Arc Kialu, directeur de cabinet adjoint de la ministre du Genre, de la famille et de l’enfant, Mireille Masangu empêchée.

Le discours de bienvenue à la cérémonie a été prononcé par la secrétaire générale au Genre, Esther Kamuanya, en présence des autorités militaires et civiles de la RDC.

Les droits des femmes sont des droits de l’homme

Cette cérémonie a été annoncée la veille lors d’une conférence de presse animée par Adama Moussa, Représentant de l’ONU Femmes à Kinshasa, épaulé par les hauts responsables d’autres agences du Système des Nations, telles que le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme (BCNUDH), l’ONU SIDA, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR).

Dans son mot d’introduction, Adama Moussa a expliqué que les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles constituent une campagne internationale du Secrétariat général des Nations Unies qui commence le 25 novembre (Journée internationale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes) et se termine le 10 décembre (Journée des droits de l’homme).

« Comme quoi, la violence à l’égard des femmes est une violation des droits humains et c’est aussi une des formes des violences les plus répandues dans le monde. Les droits des femmes sont des droits humains », a enchaîné Adama Moussa, avant de retracer l’historique de cette campagne lancée en 2008 sous l’impulsion du Secrétariat général des Nations Unies sous le label « Initiative Tous unis ! D’ici 2030 pour mettre fin à la violence faite aux femmes ».

Appel à la sensibilisation à l’échelle mondiale

Dans cette perspective, Adama Moussa a souligné qu’il s’agit d’un appel à une action mondiale pour accroître la sensibilisation, renforcer les efforts de plaidoyer, partager les connaissances et les innovations pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles une fois pour toutes et que, par conséquent, « Tous unis » invite les Gouvernements, les acteurs de développement, la société civile, les organisations des femmes et des jeunes, les secteurs privés, les médias et l’ensemble du Système des Nations Unies à unir leurs forces pour lutter contre les violences à l’égard des femmes et des filles.

Et de poursuivre : « Un élément important pour cette année, le thème de la campagne c’est Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles et le slogan de la campagne c’est Pas d’excuse. Agissez pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles !. Il faudrait mettre l’accent sur l’importance du financement surtout par rapport aux stratégies de prévention pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles… ».

Avancées et faiblesses en RDC

Adama Moussa a reconnu les avancées réalisées en RDC qui, depuis 2006, s’est dotée d’une loi qui réprime la violence, citant également la Stratégie nationale révisée de lutte contre les violences basées sur le genre ; la loi 15/013 du 1er août 2015 portant modalités d’application des droits des femmes et de la parité ; la campagne « Tolérance zéro immédiate de la violence basée sur le genre » qui a été déjà lancée en 2021 ; le Décret du Premier ministre n°23/09 du 22 février portant création, organisation et fonctionnement des centres intégrés des services multisectoriels de prise en charge des survivantes ainsi que le Fonds national de réparation des survivantes des violences sexuelles en RDC à travers la Loi n°22/065 du 26 décembre 2022 fixant les principes fondamentaux de la protection relatifs à la protection et réparation des victimes des violences sexuelles basées sur le genre.

« En dépit de ces avancées sur le cadre juridique en termes de mécanismes, les violences sexuelles et surtout celles basées sur le genre continuent à se perpétuer et un des défis réellement majeurs réside dans l’effectivité de la mise en œuvre de ce cadre normatif », s’est exclamé l’expert onusien.

Une réponse multisectorielle et holistique

Selon Adam Moussa, les agences du Système des Nations Unies apportent, en appui au Gouvernement de la RDC, une réponse multisectorielle, holistique allant de la prévention et axée sur un élément important qui est la participation, c’est-à-dire l’engagement de tous les acteurs, y compris des survivantes dans le cadre de cette stratégie… Il y a une stratégie portant sur la protection qui consiste à un appui aux acteurs de la chaîne de protection (police, acteurs de la Justice) et la réponse holistique des survivantes qui a des composantes médicale, psychosociales, économique et juridique, légale…