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Jeu des acteurs politiques au Dialogue : Nangaa «bouc émissaire» pour une transition élastique

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Jeu des acteurs politiques au Dialogue : Nangaa «bouc émissaire» pour une transition élastique

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La messe se poursuit à la Cité de l’Union Africaine, au Camp Tshatshi, dans la ville de Kinshasa, où les participants au Dialogue politique s’apprêtent à lever l’option d’«une transition» après la période post délai constitutionnel du 20 décembre 2016.

Ainsi, un «Accord-politique» va être signé par les participants à ce forum. Il va permettre dans ses dispositions une période de transition pour que la majorité au pouvoir, à la fin de son mandat, et l’opposition, la frange la moins importante, vont gérer ensemble le pays.

C’est dans ce cadre que, selon certaines indiscrétions, des acteurs politiques qui vont animer la fameuse transition et qui ont de plus en plus des assurances pour des postes importants de gestion du pays, s’emploient pour la période de glissement, bien décriée au pays comme à l’extérieur, mais obtenue grâce au Dialogue politique, soit la plus longue possible.

Un des moyens de procéder à cette longue transition est de faire partir l’actuel président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa Yebeluo. Ce qui permettra aussi une autre longue période de tractations pour désigner un nouveau président de la centrale électorale congolaise.

Un dessous de carte qui vient d’être dénoncé par certaines organisations de la société civile à travers un document livré aux médias depuis le lundi 19 septembre 2016, jour prévu pour la clôture des travaux du fameux Dialogue politique.

Il a été relevé dans ce document qu’«une nouvelle donne» vient de s’ajouter sur la problématique de l’accord-politique qui va sanctionner les travaux du «Camp Tshatshi». Cette nouvelle donne est la restructuration de la CENI qui, selon les observateurs avertis, ne va pas aider à décrisper la situation politique très tendue, les dernières manifestations du 19 et du 20 septembre démontrent à suffisance que les choses peuvent devenir incontrôlables à tout moment.

Pour les auteurs de ce document, membres de la société civile, le changement de l’équipe actuelle de la CENI ne serait outre qu’un saut dans l’inconnu. «L’éviction de Corneille Nangaa qui maîtrise le dossier au niveau de la CENI, pour motif de sacrifice politique, ne servirait guère à éviter les affrontements entre différents groupes de pression et à épargner la perte en vies humaines», ont-ils soutenu dans le document.

C’est pour cette raison que la société civile, bien qu’étant un acteur du milieu, se doit d’aider la République à emprunter le chemin du salut et de l’épargner des germes d’autodestruction. A ce niveau, la restructuration de la CENI, soutenue par une frange de l’opposition et appuyée par la grande majorité au pouvoir, n’émane guère de la volonté populaire mais n’est dans son fond rien qu’une guerre des têtes.

Pour la société civile, le peuple n’est pas prêt à consommer ce changement à la tête de la CENI. Il faut dire que, l’opération de révision du fichier électoral a été lancée en février dernier, et qui se poursuit, prendra fin dans plus ou moins 6 mois. Cela, quand on tient compte du délai de 16 mois et un jour fixé par la CENI pour organiser la révision du fichier électoral en tenant compte de toutes les étapes de cette opération à la fois complexe et technique.

Pour les acteurs de la société civile en RDC, il faut laisser à la CENI le quitus d’aller jusqu’au bout de sa mission. Surtout que les Congolais sont suffisamment informés de la durée que coûte le remplacement d’un président de la CENI.

«Cela ne se fait pas en un jour et moins encore une nuit. Ce sont des tractations fatidiques entre composantes (majorité, société civile et opposition) qui peuvent prendre au moins une année», ont-ils encore soutenu. Et d’ajouter, «changer de président à la CENI voudrait signifier aussi l’arrêt momentané de la révision du fichier électoral déjà en cours, à partir de la province pilote du Nord-Ubangi».

Il faut dire que la jeunesse a mis en garde contre toute démission forcée du président de la CENI. Ainsi pour conclure, il a été relevé que Corneille Nangaa ne doit être accusé de manque de volonté, car il a fait preuve de pragmatisme.

La place est maintenant aux politiques de créer des conditions favorables à la tenue des élections prochaines apaisées. «Tous ceux qui demandent qu’on procède au changement à la tête de la CENI jouent à la prolongation du glissement qu’ils ont tant voulu. Ils cherchent que la transition soit la plus longue que leurs ambitions de durer au pouvoir.

Par LKT

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