Les hommes et femmes de Médias et les ONG de défense de Droits de l’Homme du Kasaï Oriental ont effectué, le jeudi 17 novembre dernier, une  marche de colère à travers  les artères de la ville Mbuji-Mayi.

C’était pour  protester d’une part contre l’assassinat, dans la nuit du mardi 15 novembre  à 1h30’ de Marcel Lubala, journaliste à la RTNC, à son domicile au quartier Kajiba, Commune de la Muya, aux environs du Palais de la Justice.

Il était aussi question d’autre part  d’exprimer leur ras-le bol face à l’insécurité, les visites domiciliaires nocturnes caractérisées par l’extorsion d’argent et des biens de valeur, à l’atteinte à l’intégrité physique dont ont été victimes au mois d’octobre dernier les journalistes Joci Dibue Dia Kasaï et Pierre Serge Ntumba Kabapianyi wa Badibanga de la RTDK (Radio Télé Debout Kasaï)  et André Rozy Kasonga Nzongola de la KHRT (Kasaï Horizon Radio-Télé).

Précédée tôt le matin par une journée sans Radio, cette marche est partie de la station de la RTNC, avenue du Serpent, au quartier Masanka, dans la commune de Diulu, via le Boulevard Laurent Désiré Kabila, avec comme point de chute le Gouvernorat de Province, en passant par les avenues Ngalula, Kalonji et le Rond Point Cohydro.

Mais, avant d’atteindre ledit Boulevard, les éléments de la Police ont tenté de disperser les manifestants sans y parvenir. Comme si cela ne suffisait pas, sur l’avenue Ngalula au niveau de la résidence du Vice Gouverneur, les forces de l’ordre récidivent en tirant des balles en caoutchouc, peine perdue !

A l’étape du Commissariat provincial de la PNC, l’altercation avec les éléments de la police, mit de l’huile au feu en amenant les manifestants , furieux et blessés par la douleur de la mort de l’un de leurs, à scander les chansons hostiles au Général David Masandji, de la PNC , dont ils ont même réclamé le départ de la Province.

L’homme  est accusé d’avoir fait preuve de l’incompétence et de l’incapacité  dans l’accomplissement de sa mission de sécuriser les personnes et leurs biens.

Au Gouvernorat de Province, le président Sectionnaire a.i de l’UNPC/Kasaï Oriental, Pierre Ilunga Tshibalabala, a, dans le mémo qu’il a lu au nom de journalistes du Kasaï Oriental, devant Hyppolite Mutombo, Gouverneur de Province a.i, dénoncé le vol, l’extorsion, les violences dont les  trois journalistes précités  ont été victimes.

Evoquant le cas de l’assassinat de feu Marcel Lubala, la presse du Kasaï Oriental demande que les auteurs soient arrêtés, jugés publiquement et sanctionnés sans complaisance.

Au nom de 3 ONGDH évoluant dans cette partie de la RDC ,à savoir  le Réseau provincial des organisations de Défense de Droits de l’Homme (REPRODHOC/KOR), Réseau pour la Reforme du Secteur de la Sécurité et de la Justice (RRSSJ/KOR), Réseau de Protection de Défenseurs de Droits de l’Homme, Victimes et Témoins (RPDVT), Maître Jimmy Bashile a relevé l’insécurité criante à travers toute la province du Kasaï Oriental et particulièrement à Mbuji-Mayi, et dans les territoires de Kabeya Kamuanga et de Miabi ,affectés par le phénomène Kamuina Nsapu,où des graves violations de Droits de l’Homme, entre autres assassinats ciblés,exécution sommaire et extrajudiciaire, extorsion, viol et autres situations à conséquences incalculables sont enregistrées.

En réaction,  Hyppolite Mutombo Mbuebue, Gouverneur de Province a.i, a présenté au nom du Gouverneur de Province ses condoléances à la famille biologique de Marcel Lubala et à la Presse du chef-lieu de la province. Il leur a remercié pour la réussite de leur  marche en rassurant que le Gouvernement Provincial fera tout pour renforcer la sécurité .

Il a aussi promis  que les présumés auteurs de l’assassinat de Lubala qui ont été déjà appréhendés seront jugés publiquement à la Marie de Mbuji-Mayi.

Joseph Mundela, Secrétaire Général de l’Union de Journalistes de la Presse du Kasaï Oriental (UJPEKOR), a, au nom de sa structure, réagi à chaud contre cet ignoble assassinat. Le Directeur de la RTNC, Guy Robert Mulopo, s’est dit choqué par la mort de son agent et a demandé aux autorités politico-administratives de s’assumer pour la sécurité des personnes et leurs biens.

Après la marche de colère, les journalistes de Mbuji-Mayi continuent à égrainer le chapelet de l’insécurité perpétrée contre eux par des forces obscures. Adonis Lutala de KHRT et Patrick Kibambe de la RTNC ont été victimes des visites nocturnes.

Le premier a eu vie sauve grâce à la chaine du concert des casseroles des résidants de son quartier Bubanji dans la commune de Diulu et peu avant de partir les agresseurs durent enfermer la famille du confrère avec un cadenas à la porte de la maison. Tandis que le second  journaliste cité résidant au quartier Nkonga dans la commune de la Muya a été dépouillé de tout.

De son côté, le Réseau des journalistes politiques pour la paix et le développement s’est dit choqué par la déclaration du Gouverneur de province de retour à Mbuji-Mayi,  en soutenant que la mort de Lubala n’est pas liée à sa profession, car il n’était pas politique. Comme pour dire que les journalistes politiques seraient des gens à abattre.

Par Joseph Mundela wa Diesse