Des médias sensibilisés pour accompagner cet effort de manière à contrôler l’épidémie en prévision de 2030

Le mardi 29 novembre dernier, le rond-point des Huileries, dans la commune de Lingwala, a vécu une ambiance inhabituelle avec près  de deux cents jeunes issus de  différentes associations de la société civile congolaise et une cinquantaine de danseurs professionnels du groupe Universal Danse.

Ils étaient à cet endroit pour une activité ludique organisée par le Réseau national des Organisations à Assises Communautaires de Groupes de Support des Personnes Vivant avec le vih/Sida(RNOAC_GS/PVVIH), l’Union congolaise des Organisations des Personnes vivant avec le Vih/Sida (UCOP+), et le Réseau d’Associations congolaises des Jeunes contre le Vih/Sida (RACOJ/Sida).

Soutenus par  les ONG Médecins du Monde – France (MDM-F) et Médecins Sans Frontières (MSF),ces différents mouvements tenaient à  cette manifestation ,en marge de la journée mondiale de lutte contre le Vih/Sida, dans le cadre de son plaidoyer pour le dépistage volontaire  des mineurs .

La chorégraphie grandeur nature était ainsi au rendez-vous pour faire passer le message de manière à évacuer les contraintes sur la voie de tous les efforts  en cours pour le contrôle de l’épidémie du Sida en prévision de 2030.

En menant ce plaidoyer ,ces réseaux précités tiennent à obtenir auprès des autorités de la RDC la modification de la loi 08/011 du 14 juillet 2008 portant protection des droits des personnes vivant avec le VIH/sida et les personnes affectées, en ses articles 37 et 39 qui exigent tant pour le dépistage du mineur que pour l’annonce des résultats à celui-ci, le consentement d’un parent ou de son tuteur.

Au nom de la prévention, considérée comme  élément déterminant pour éreinter l’épidémie de Sida chez les jeunes de la tranche d’âge des 15-24,ces organisations trouvent vraiment nécessaire la modification  de ces  deux articles constituant aussi pour ces mouvements associatifs une barrière évidenteà l’accès aux soins des mineurs infectés par le VIH.

Cela avec multiples conséquences comme la réduction de l’efficacité des traitements  etles difficultés d’observance liées à l’ignorance de la sérologie favorisant le développement de résistances aux traitements ARV.

Différents rapports établis relèvent le danger que traversent les adolescents ignorant  leur état sérologique. Le Programme national multisectoriel de lutte contre le Sida (PNMLS) que cite MSF indique, à travers son enquête dite « All in » souligne que   chaque jour au moins 4 adolescents congolais de 15 à 19 ans sont infectés par le VIH, et qu’au moins 4 adolescents par jour meurent des causes liées à l’infection au VIH et le sida.

Il est aussi fait mention, d’après le même document, que pendant  que le nombre de décès liés au VIH/SIDA tend à diminuer dans la population générale, il ne cesse d’augmenter chez les jeunes.

De son côté l’Enquête Démographique et de Santé (l’EDS) menée en 2014,selon toujours MSF, souligne que plus de 83% de jeunes congolais de 15 à 24 ans n’ont jamais effectué le test VIH et que 55% de nouvelles infections sont survenues dans une population relativement jeune et active de 15 à 29 ans.

C’est par rapport à ces données inquiétantes  concernant une tranche importante d’âges pour l’avenir de la RDC  que le RACOJ s’est mis debout avec les autres structures outillées dans la lutte contre le Vih/Sida pour plaider en faveur du dépistage volontaire des mineurs. Combat de longue haleine,la Coordonnatrice du RACOJ en a compris la portée.

Rachel Ndaya  a sensibilisé  le vendredi 25 novembre dernier les responsables des médias sur le bien-fondé de sa démarche visant la modification des articles 37 et 39 de la loi 08/11 du 14 juillet 2008, une proposition de la loi en question étant déjà introduite.

Ayant eu  pour cadre la salle des réunions de l’ONU/SIDA, les différentes interventions lors de cette manifestation avaient encouragé la démarche  dans le but de bien responsabiliser les jeunes et les adolescents face à leur destin sans oublier l’implication en cas de prise en charge  dans les opérations de riposte.

Par K.Kap