Type de recherche

Pour sauver les parcs nationaux Virunga et Salonga d’une pollution au pétrole : Une pétition de 23.000 signatures interpelle Joseph Kabila

A la une La Tempête des Tropiques Nation POLITIQUE

Pour sauver les parcs nationaux Virunga et Salonga d’une pollution au pétrole : Une pétition de 23.000 signatures interpelle Joseph Kabila

Partager

lac Edouard au niveau du parc national des VirungaCe document signé par les communautés riveraines vise l’annulation du décret par lequel le chef de l’Etat congolais crée un bloc pétrolier superposé aux deux parcs nationaux  pourtant classés au patrimoine mondial de l’UNESCO

Les communautés riveraines des parcs nationaux  des Virunga, dans la province du Nord-Kivu, et de la Salonga (entre les provinces du Kasaï, Maï-Ndombe, et Sankuru) sont de plus en plus inquiètes face aux tentatives des dirigeants congolais de faire exploiter le pétrole autour de ces réserves naturelles. C’est pourquoi ces communautés ont décidé de sensibiliser contre toute initiative d’exploitation de l’or noir dans cette étendue pourtant classée patrimoine mondial par l’Unesco.

Pour faire échec à ces tentatives, qui risquent d’avoir une incidence très grave sur l’environnement en termes de pollution, les communautés riveraines ont adressé, en septembre 2018, une pétition à la Présidence de la République. Le document, signé par quelques  23.062 personnes, consiste à dire ” non à toute initiative visant à désaffecter ou déclasser les parcs nationaux des Virunga et de la Salonga pour l’exploitation de l’or noir “. Et le jeudi 11 octobre à Goma, une conférence de presse a été organisée pour accentuer la pression sur les autorités congolaises.

Bataille autour d’un bloc pétrolier

La situation est d’autant plus préoccupante que le ministre des Hydrocarbures, Aimé Ngoy Mukena, a obtenu l’autorisation de constituer, avec son collègue de l’Environnement et du développement durable, Amy Ambatobe, une commission ayant pour mission de préparer le dossier de déclassement d’une zone à intérêt pétrolier dans les parcs de la Salonga et des Virunga.

Même si le cabinet du président de la République avait promis en septembre à la société civile que pour le moment le pétrole ne devrait pas être exploité dans ces parcs, les organisations locales en espèrent plus. ” Il y a un acte juridique qui a été posé par le président de la République qui est un décret présidentiel datant de 2010 qui créé un bloc pétrolier qui est superposé aux parcs des Virunga et de la Salonga, et aujourd’hui nous pensons que la fin de notre lutte consistera à l’annulation pure et simple de ce décret “, affirme Michael Batakunda, de l’organisation locale Innovation pour le développement et  la protection de l’environnement.

Etant une partie intégrante du parc nationale de Virunga, le lac Edouard est  également en ligne de mire de cette exploitation du pétrole dans ce site. Car la pollution qu’engendrerait  cette exploitation, porterait aussi un sérieux  revers à ce lac auquel dépendent plus de 150.000 personnes dans cette partie du pays, selon  Florence Sitwaminya, coordonnatrice de l’Alliance pour les moyens d’existence verts (GLA).

Le précédent de Moanda

D’après Josué Kampasu, représentant des pêcheurs du lac Edouard, ” toucher le lac Edouard par des activités polluantes, c’est toucher directement la vie des pêcheurs qui est inhérente à ce lac. Du coup  notre économie et notre social subiraient les conséquences de cette pollution qui viendrait ainsi décimer les espèces vivant dans le lac Edouard. C’est pourquoi nous les pêcheurs du lac Edouard, disons non à l’exploitation du pétrole dans le parc de Virunga. “

Les signataires de la pétition, forts des expériences de l’exploitation  pétrolière dans plusieurs pays à travers le monde et à Moanda, au  Kongo Central, estiment qu’il est impossible de concilier exploitation pétrolière et conservation. C’est pourquoi ils appellent l’Etat congolais à mettre fin  définitivement à ce projet funeste.

C’est donc pour sauver les deux parcs nationaux et les nombreuses vies qui en dépendent qu’un bras de fer est désormais engagé entre les communautés riveraines concernées et les autorités congolaises. On espère que les dirigeants congolais reviendront à la raison. ” Vox populi, vox Dei “, dit-on.

Par YHR

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *