Par YHR

L’Ouganda a annoncé le mardi 22 novembre l’envoi d’un millier de soldats ougandais d’ici fin novembre dans l’Est de la République Démocratique du Congo, dans le cadre de la force régionale est-africaine qui est entrain d’être déployée dans cette région en proie aux groupes armés.

” Nous finalisons la préparation de nos troupes avant de les introduire dans l’Est de la RDC “, aux côtés de soldats kenyans déjà sur le terrain à Goma, a déclaré à l’AFP le porte-parole l’armée ougandaise, Felix Kulayigye. ” Nous envoyons environ 1.000 (soldats) en mission “, a-t-il déclaré, sans donner la date exacte du départ.

Deux sources militaires ont précisé à l’Agence française que des équipes du renseignement, des services médicaux et logistiques ougandais se trouvent déjà à Goma pour préparer le déploiement prévu, alors que des troupes du Mouvement du 23 Mars (M23) se trouvent à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la province du Sud-Kivu.

D’aucun s’interrogent sur la justification de ce déploiement des troupes ougandaises sur le sol congolais, alors que Kampala est pointé du doigt pour son rôle néfaste dans la guerre d’agression que subi le pays depuis des décennies dont le dernier épisode en date, la prise de Bunagana par le M23, aurait été facilitée par les autorités ougandaises. Pour certains observateurs, permettre l’accès des forces ougandaises en RDC équivaut à faire enter le loup dans la bergerie !

Les sept pays de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), RD Congo, Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie, avaient décidé en juin dernier l’envoi d’une force régionale pour stabiliser l’Est du pays, ravagé par les exactions de groupes armés depuis près de 30 ans.

La récente offensive du M23 a alimenté les tensions diplomatiques entre la RDC et le Rwanda. Kinshasa accuse Kigali d’apporter au M23 un soutien que des experts de l’ONU et des responsables américains ont également pointé du doigt ces derniers mois. Kigali conteste, accusant en retour Kinshasa de collusion avec les Forces Démocratiques De Libération du Rwanda (FDLR), des rebelles hutu rwandais implantés en RDC depuis le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

Kinshasa opposé à la participation de Kigali à toute opération sur son sol

Le Kenya, qui assure le commandement de la mission de l’EAC, a déjà déployé quelques deux cents hommes à Goma. La force comprend aussi des militaires sud-soudanais et burundais. Les soldats kényans et ougandais doivent se positionner aux côtés des éléments des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans le Nord-Kivu et en Ituri, l’armée burundaise dans le Sud-Kivu et l’armée sud-soudanaise dans le Haut-Uele.

Un contingent rwandais devra être déployé le long de la frontière, après que Kinshasa se soit opposé à la participation de Kigali à toute opération sur son sol.