Libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion, réouverture des médias proches de l’Opposition, récusation de Kodjo… toutes ces conditions ont été rappelées hier au siège de la MONUSCO, avant de rejoindre la cité de l’UA pour le dialogue

Les délégués du Rassemblement ont été reçus hier dimanche 11 septembre 2016 par le Groupe de soutien international à la Facilitation, au siège de la MONUSCO, à Kinshasa.

L’objet de cette rencontre, qualifiée par d’aucuns de ” mission impossible “, était, pour les représentants de la communauté internationale, de tenter, pour la énième fois, de convaincre Etienne Tshisekedi et ses alliés de l’Opposition de rejoindre la cité de l’Union africaine où se tient, depuis le 1er septembre 2016, les travaux du dialogue politique national qui souffrent de l’inclusivité.

Comme il fallait s’y attendre, le Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement a rappelé, hier matin, au QG de la Monusco, ses préalables à la communauté internationale pour siéger au dialogue à la cité de l’Union africaine. Les proches de Tshisekedi ont, en effet, maintenu leur position à propos de la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion, la libération des médias proches de l’Opposition, la récusation du facilitateur Edem Kodjo, ainsi que la cessation des poursuites fantaisistes contre plusieurs membres de l’Opposition dont Moïse Katumbi. Cette position n’a donc pas changé d’un iota, et rien n’a évolué dans ce sens.

Pourtant, sauf changement de dernière minute, ces travaux devront prendre fin dans deux jours, soit le 14 septembre, afin de permettre aux députés nationaux et sénateurs de reprendre le chemin du Palais du peuple pour la dernière session budgétaire de cette législature.

Or, jusqu’à présent, apprend-t-on, ces délégués au dialogue ne se sont pas encore mis d’accord sur les trois options leur proposées par Corneille Nangaa de la Ceni. Et c’est à peine que les six commissions stratégiques ont été mises sur pied pour traiter de problèmes épineux de ce forum. Des sources signalent que les travaux risquent d’être prolongés de deux semaines, à défaut d’un mois. Mais l’on ne voit pas comment le Rassemblement, l’aile pure de l’Opposition, pourra se retrouver au camp Tshatshi, alors que ses préalables tardent toujours à être rencontrés.

Présent à cette rencontre, Me Georges Kapiamba, président de l’ONG ACAJ, confirme qu’ ” on a discuté longuement pour nous accorder sur deux choses : ils doivent pousser le gouvernement sur les mesures de confiance en libérant les prisonniers politiques. Ce qui donnera lieu à l’inclusivité. Nous avons insisté également sur le rôle du Groupe de soutien. Ils doivent être les garants de la confiance et les garants des résolutions du dialogue “, précise-t-il.

Le président de l’ACAJ confirme que la rencontre d’hier s’inscrit dans le cadre de contacts qui visent à rendre la participation du Rassemblement et de la société civile qui est à l’écart. Au cas contraire, poursuit-il, l’une des solutions pourrait être la mise en commun de la feuille de route du Rassemblement et les résultats du dialogue de la cité de l’UA.

Visiblement désespéré, le Groupe de soutien a néanmoins promis de continuer à travailler sur les mesures de décrispation du climat politique en République démocratique du Congo, jusqu’à obtenir le ” oui ” du Rassemblement pour prendre finalement part à ce forum et gagner la bataille de son caractère inclusif. Toutefois, ” le Rassemblement est toujours disposé à participer au dialogue.

Il a même réitéré sa disponibilité à y participer à condition que sa feuille de route soit examinée et la libération des prisonniers politiques soit effective. Car parmi ces prisonniers, il y a des représentants du Rassemblement à ce dialogue “, conclut Me Georges Kapiamba.

Par Lefils Matady