Type de recherche

Une victime d’harcèlement sexuel raconte son histoire

La Tempête des Tropiques Page de la Femme SOCIETE

Une victime d’harcèlement sexuel raconte son histoire

Partager

Une victime d’harcèlement sexuel a bien voulu nous ouvrir son cœur pour nous raconter sa triste histoire. Jeune femme âgée d’une trentaine d’années, elle a accepté de s’exprimer sous réserve d’anonymat pour ne pas choquer certaines susceptibilités, affirme-t-elle.  Il n’y a pas très longtemps, elle devait faire le choix entre son travail et la sauvegarde de sa dignité face à un chef d’entreprise qui était tombé sous son charme.

S/T Chronologie des faits

La jeune femme nous renseigne qu’elle travaillait dans une entreprise privée à Kinshasa, et comptait y demeurer pendant longtemps étant donné que la récompense financière correspondait à ses attentes. Et c’est avec un cœur dévoué qu’elle s’adonnait à son travail sans aucun souci.

Rien alors ne présageait une rupture brusque entre elle et son employeur. Selon ses dires, tout a  basculé lorsqu’un jour, un certain mardi du mois d’octobre, elle fut appelée au bureau du patron de l’entreprise.

” Lorsque je suis entrée, je ne me redoutais de rien avant qu’il n’ouvre sa bouche pour me faire savoir le pourquoi de ma présence dans son bureau. J’étais sereine et prête à exécuter la tâche qu’il allait me confier. Erreur. Je me suis trompée sur toute la ligne parce que notre conversation a viré au cauchemar lorsqu’il a commencé à me faire des avances.

Le monsieur était sérieux, assuré et déterminé quand il me faisait part de ses désirs. De mon côté, j’étais ébranlée au-dedans de moi et savais déjà le pire qui m’attendait parce que j’avais affaire au propriétaire de l’entreprise, le boss. Et quand il a fini de me parler, il ne m’avait même pas laissé le temps de répliquer en me disant tout doucement :

”allez plutôt réfléchir et tu me donneras la réponse dans quatre jours”. Pour moi, ce temps était tellement court que toute suite je fus affectée moralement et psychologiquement. J’avais désormais un problème non seulement avec le  responsable de l’entreprise mais aussi avec un homme de 63 ans. C’est le début de mon stress “, relate-t-elle.

En attendant de pouvoir donner sa réponse, la jeune femme harcelée a continué à travailler comme d’habitude et faisait toujours un effort pour gérer son émotion au milieu de ses collègues.

Elle ne devrait rien laisser transparaître et garder le secret pour l’honneur du chef. Et de faire savoir ” Au bout de ces quatre jours, la secrétaire est venue me dire que le responsable avait besoin de moi, et en ce moment là, j’étais mal à l’aise déjà pour parler du sexe avec lui au lieu du boulot.

Je me suis présentée devant le monsieur et ma réponse a été négative. Je lui ai fait savoir que j’étais catégoriquement opposée à sa demande tout en donnant mes arguments. Curieusement, il était imperturbable, confiant et très sûr d’aboutir à une fin heureuse dans cette démarche.

Finalement, il me dira avec assurance que ”je suis un homme des défis, je finirais par t’avoir. Je serais toujours patient envers toi”. Personnellement, c’était une déclaration à prendre au sérieux du moment où le compte à rebours avait commencé “.

Conséquence psychologique

” Ce jour-là, j’avais compris que mon avenir dans cette entreprise est devenue hypothétique. Mon sort a été déjà scellé. J’étais à la porte de sortie parce que ma conscience me le disait. J’essayais de refouler l’idée dans ma tête pour ne pas me faire trop du mal. Fallait-il abandonner un salaire juteux ou accepter l’offre du patron pour s’attirer d’autres avantages ?

Toutes ces questions m’avaient affecté surtout psychologiquement. C’est en ce moment que j’ai compris le calvaire des femmes violées et de celles qui sont harcelées sexuellement. C’est affreux ! Pour être sincère, tout au début je ne pouvais pas retenir mes larmes une fois à la maison lorsque je pensais à toutes ces choses.

Chaque jour qui passait, le fameux patron mettait encore plus de pression sur moi, et cela me mettait hors de moi. A vrai dire, j’étais affectée moralement et psychologiquement.

Dans mes prières, je demandais à Dieu pourquoi a-t-il permis qu’une telle chose puisse m’arriver ? Certes, je suis célibataire mais ce n’est pas avec ce vieux papa que je dois commencer ma vie même s’il a beaucoup d’argent parce qu’il m’avait promis plusieurs choses (maison, voiture, etc).

Pour moi, l’argent à lui seul ne fait pas le bonheur. Donc, j’avais ma vision des choses et je devrais prendre ma décision rien que pour mon propre bonheur, en conformité avec ma foi chrétienne “, poursuit-elle d’un air rassurant.

Ne pouvant plus retenir ce secret, elle finira par le partager avec un frère dans la foi pour se défouler. ” J’avais comme l’impression que j’allais craquer, et il fallait me libérer de ce poids à tout prix. Une fois que je l’ai fait, j’avais alors normalisé la situation pour ne plus pleurer et n’être pas trop affectée.

C’est pourquoi, je conseillerais à toute jeune fille qui vit la même situation d’avoir un confident au lieu de se replier sur soi-même avec le risque de craquer. C’est vraiment important, même si elle ne va pas saisir les instances judiciaires parce que je sais de quoi je parle “, raconte la victime.

Démission, un motif de soulagement

Comme son patron ne voulait pas renoncer à sa démarche, la jeune femme finira par jeter l’éponge. ” Après avoir lutté pendant plus d’une année et mûri ma décision, j’ai déposé ma démission sans aucun regret. Mon départ de cette entreprise fut la solution idéale pour me soulager de tout le stress connu.

Je me souviens encore que ma gaieté étonnait mes collègues qui cherchaient à comprendre la joie d’une femme qui venait de résilier son contrat de travail pour aller rester à la maison. J’avais accepté de souffrir pour un temps, avec ma dignité que de corrompre ma conscience.

Il a voulu profiter de moi, et je lui ai démontré qu’il ne peut pas tout obtenir avec son argent car je suis un exemple éloquent. En tant que chrétienne, je ne pouvais jamais trahir mon identité au nom de l’emploi, de l’argent ou d’un quelconque bien matériel.

C’était une question d’honneur, et l’homme en a eu pour son compte.
Il m’avait défié avec son porte-monnaie bien garni, mais au finish j’étais plus forte que lui.

En fait, il ne savait pas que moi également je suis une femme des défis, je déteste la manipulation ou qu’une personne cherche à profiter de moi parce qu’il est riche, patron ou que sais-je encore ? Je suis le reflet de l’éducation reçue de mes parents, alors comment se comporter autrement.

En tout cas, mon éducation et ma foi m’imposent un bon nombre de limites  dont je suis obligée à respecter. Se sentant humilié, je vous informe qu’il a même refusé de me payer mon décompte final ; un droit reconnu par la loi et non une faveur “, a-t-elle conclu son témoignage.

Par TSM

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *