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Fichier électoral: l’OIF piégée !

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Fichier électoral: l’OIF piégée !

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ceniLes 26 experts nationaux et internationaux désignés par l’Organisation Internationale de la Francophonie pour auditer le fichier de la CENI risquent de travailler pour rien, le Chef de l’Etat ayant déjà promulgué la loi portant répartition des sièges à l’Assemblée nationale

En promulguant mardi 8 mai la loi portant répartition des sièges à l’Assemblée nationale sur base du fichier électoral officialisé le 6 avril dernier par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Président de la RDC, Joseph Kabila Kabange a mis la communauté internationale et l’Opposition congolaise devant un fait accompli.

Il s’agirait d’une des stratégies élaborées dans les laboratoires de la Majorité présidentielle (MP) dans le but de retarder le plus longtemps possible les échéances électorales. Ce qui permettrait à l’autorité morale de la MP de se maintenir au pouvoir au-delà de son dernier mandat qui a pris fin en décembre 2016 et de peaufiner d’autres stratégies pour s’éterniser au pouvoir comme Vladimir Poutine en Russie, Paul  Kagame au Rwanda, Denis Sassou Nguesso en République du Congo,….

Ce n’est pas par hasard que cette loi a été promulguée deux jours avant le début des travaux d’audit du fichier électoral congolais par un comité composé de 26 membres dont 7 de la CENI, 4 de la Société civile, 3 de l’Opposition politique, 3 de la Majorité présidentielle, 4 délégués des partenaires internationaux et 5 de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui pilote ce comité.

En effet, dans l’hypothèse où l’audit révèle beaucoup de faiblesses de ce fichier électoral, il faut craindre que la CENI n’en tienne pas compte, dès lors que la répartition de 500 sièges de députés nationaux a déjà été décidée par une loi controversée.

La logique aurait été d’attendre les conclusions des travaux d’audit du fichier électoral avant de promulguer la loi, afin d’y inclure d’éventuelles recommandations ou corrections du Comité d’audit conduit par un expert de l’OIF.

Des anomalies décelées par des observateurs avertis et des opposants

A en croire certaines sources dont le magazine Jeune Afrique, la loi de répartition des sièges votée et promulguée évoque un total de 40 371 439 d’électeurs, soit un surplus de 84 000 personnes par rapport aux chiffres avancés par la CENI en avril.

Le fichier électoral présenté le 6 avril dernier par la CENI compte très exactement 40 287 385 électeurs, après la radiation de plus de 5 millions de doublons et d’environ 900 000 mineurs. Malgré ce nettoyage, il est constaté que quelques provinces ont vu leur population électorale croître de manière exponentielle par rapport à 2011.

On cite notamment le Sankuru, une province rurale au centre de la RDC où le nombre d’électeurs a curieusement augmenté de 45,8 %. Les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba attirent également l’attention avec des augmentations proches de 30 % alors que la moyenne de la hausse des électeurs au niveau national est de l’ordre de 20 %.

La contestation de la fiabilité du fichier électoral par une frange de l’Opposition et de la Société civile dont l’Eglise catholique risque de conduire le pays à des troubles pré-électoraux avec pour conséquence éventuelle le retard du processus électoral.
Le Malien Siaka Sangare, chef de la délégation de l’OIF qui conduit le comité d’audit du fichier électoral a donc du pain sur la planche.

Par L.W.

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