Loi sur le CNSA : un Député retire sa proposition, un autre dépose la sienne       
Officiellement, Grégoire Mirindi a estimé inopportun de chercher à instituer un organe qui est déjà « au soir de sa vie », pendant que le texte de Payisayo est déjà sous examen au bureau d’études de l’Assemblée nationale

Selon une correspondance adressée au Bureau de l’Assemblée Nationale et lue hier lundi 25 septembre lors de la séance plénière à l’attention de ses collègues députés, le député national Grégoire Mirindi Carhangabo a retiré sa proposition de loi portant institution, organisation et fonctionnement du Conseil National de Suivi de l’Accord et du processus électoral(CNSA). L’élu du peuple a indiqué que ce retrait est un acte volontaire et n’appelle pas débat, estimant inopportun de chercher à implanter le CNSA, qui est déjà « au soir de sa vie ».

Dans sa mise  au point, le président de l’Assemblée Nationale a rappelé que Grégoire Mirindi Carhangabo a déposé sa proposition de loi le 10 avril 2017 au Bureau de la représentation nationale. Aubin Minaku a également mentionné toutes les autres dates du parcours de ce texte légal qui a été envoyé au bureau d’Etudes, puis au Gouvernement de la République, jusqu’à la programmation lors de la plénière d’hier lundi.

Il a déclaré que, bien qu’autorisé, ce retrait constitue une première. Le chef de la 2ème chambre législative a, en outre, annoncé qu’un autre député national, en la personne de son collègue Payisayo a, lui aussi, déposé une proposition de loi relative au même sujet et que ce dernier texte est encore en examen au bureau d’Etudes de la chambre basse, d’où il sera transmis à l’exécutif national pour des observations légales.

Dans son intervention, le député national Henri-Thomas Lokondo a considéré ce retrait comme une mauvaise première, une déception et un manque de respect envers l’assemblée plénière. Il aurait souhaité voir l’auteur de ladite proposition la retirer vendredi, lors de l’examen et adoption du calendrier de la session parlementaire ordinaire en cours. « Nous sommes tous politiciens. Nous savons qu’il y a des dessous de cartes… », s’est exclamé le député Nkulu, qui s’est interdit de s’appesantir sur ces dessous de cartes.

Pour n’avoir pas été explicités, ses dessous de cartes ci-haut évoqués donnent libre cours aux commentaires de tout genre. Certains analystes pensent que l’auteur de la proposition de loi retirée aurait subi des pressions. Ils se demandent pourquoi cette proposition de loi n’a pas été examinée en procédure d’urgence ou en session extraordinaire, au regard de son importance et par quel miracle le Parlement  va examiner, en moins de trois mois, la proposition de loi de Payisayo qui traîne encore au bureau d’Etudes de la chambre basse.

Par Marcel Tshishiku