Type de recherche

Le rapprochement Kinshasa – Gitega fait trembler Kagame

A la une Internationale internationale La Tempête des Tropiques Nation POLITIQUE

Le rapprochement Kinshasa – Gitega fait trembler Kagame

Partager


Par N.T.

Le renforcement de l’axe Kinshasa-Gitega marqué par la signature entre les autorités de la RDC et celles du Burundi d’un accord de défense fait trembler le Président du Rwanda, Paul Kagame. La RDC accuse Kagame d’agir à travers la rébellion du M23 qui occupe une partie de la province du Nord-Kivu dans l’Est du pays, alors que le Burundi accuse le Président rwandais d’héberger et de soutenir les rebelles burundais Red-Tabara. L’homme fort de Kigali a toujours rejeté les accusations de ses deux voisins de l’ouest (RDC) et du sud (Burundi). Et pourtant, plusieurs rapports d’experts de l’ONU ont confirmé le soutien du Rwanda au M23.

Le Président Félix-Antoine Tshisekedi et le Chef de l’État burundais, Evariste Ndayishimiye, considèrent Paul Kagame comme leur ennemi commun qui déstabilisent leurs deux pays. Dans un meeting de campagne électorale en décembre dernier à Bukavu, le Président Tshisekedi a publiquement comparé Paul Kagame au dictateur allemand de triste mémoire, Adolphe Hitler. Dimanche dernier à Kinshasa, le Président Ndayishimiye, s’adressant aux délégués de la jeunesse de la RDC, a utilisé des mots très durs à l’égard du Président Kagame, le qualifiant d’« hypocrite » et de « menteur ». Il est allé jusqu’à dire : « notre lutte doit continuer jusqu’à ce que le peuple rwandais commence aussi à se faire pression. Je sais que les jeunes Rwandais ne peuvent pas accepter d’être des prisonniers dans la région. » Il faisait allusion à un projet d’organisation d’un cadre d’échanges pour les jeunes qu’il s’apprête à organiser.

Paul Kagame sur la défensive

Cette déclaration de Ndayishimiye a irrité Kigali, qui la considère comme un appel implicite des jeunes au renversement du Gouvernement rwandais. La réaction du Président Kagame n’a pas tardé. Lundi à Kigali, le Président rwandais a profité de la tribune du Dialogue national pour prononcer un discours sous forme de mise en garde.

Paul Kagame a soutenu que le Rwanda est un pays sûr et le restera. Selon RFI, il a dit notamment ce qui suit : « Quand il s’agit de défendre ce pays qui a souffert pendant si longtemps sans personne pour l’aider, je n’ai besoin de la permission de personne pour faire ce qu’il faut pour nous protéger. » Il a poursuivi : « Je n’ai pas répondu aux insultes qui viennent du sud, de l’ouest. Celles-ci ne tuent pas. Donc je ne peux pas (répondre), ce n’est pas notre genre. Mais ils apprendront avec le temps. Ils apprendront, qu’ils ont fait une grosse erreur. »

Il s’agit là des propos qui dissimulent mal la peur et l’inquiétude de celui qui gouverne de main de fer à Kigali. Il voit se liguer contre lui son voisin de l’ouest (RDC) et son voisin du sud (Burundi). Des observateurs avertis soutiennent que l’Armée burundaise se battrait au Nord-Kivu aux côtés des Forces Armées de la RDC (FARDC) contre le M23 et l’Armée rwandaise.