Du 08 Février au 02 Mars à la Halle de la Gombe : Géraldine Tobe expose ses créations tracées au feu et à la fumée
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ParYHR
Du Jeudi 08 Février au Samedi 02 Mars de cette année, la Salle d’exposition de l’Institut Français de Kinshasa accueille, de 10h à 17h (sauf lundi et dimanche) l’exposition de la RD Congolaise Géraldine Tobe. En entrée gratuite, le public peut découvrir une partie de l’œuvre de cette artiste.
Dans ses créations, Tobemet en lumière ces identités inconnues, qui continuent à traverser l’Histoire. Des déportés de l’esclavagisme aux peuples menacés d’extinction, discriminés ou marginalisés, elle met en valeur l’image de tous ces inconnus du passé et du présent qui, à l’ombre de l’Histoire, contribuent à façonner l’humanité.
Des formes tracées au feu et à la fumée, exhumées d’une quête intérieure, réfutant le droit à l’oubli, clamant le droit à la reconnaissance. Le vernissage est prévu pour le Jeudi 8 février à 18h30, à la Salle d’exposition de la Halle de la Gombe. Yacouba Konate est le curateur de l’exposition. CédrickNzoloen est la scénographe et JeanpyKabongole réalisateur. Géraldine Tobe est assistée parIrnandMukendi, ainsi que par TichicKabangu. Keren Lukulas’occupe de la photographie et archives.
Accusée de sorcellerie dans son enfance
Géraldine Tobe est née le 9 février 1992 à Kinshasa. Cetteartiste visuelle et artiviste a eu une vie mouvementée. Accusée de sorcellerie dans son enfance et soumise à un exorcisme violent, la jeune femme peint maintenant ses toiles avec la fumée d’une lampe à huile. Son travail interroge les croyances ancestrales et la place de la religion du colonisateur, décrit ces souffrances personnelles, comme celles des femmes et du peuple congolais dans son ensemble.
Etudiant à l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa où, seule fille de sa classe, elle obtient un baccalauréat en peinture en 2012. C’est à cette époque qu’elle adhère au collectif congolais » Bokutani artistes réunis « . Tobea acquis une notoriété internationale, expose dans différents pays de par le monde et participe à des projets liés à la restitution des œuvres d’art. Elle rapporte avoir été tiraillée entre sa culture traditionnelle et le christianisme importé par les colonisateurs.
Elle entre même dans l’école d’un couvent chrétien » où je devais prier pour les saints blancs « . Par ailleurs, sa grand-mère, une Luba du Kasaï, qui pratique le culte des ancêtres, lui transmet le concept du Kalunga, la frontière aquatique qui sépare les vivants des morts dans l’imaginaire congolais, mais aussi » ce dont nous ne voyons ni le début ni la fin, le créateur incréé « .
Des œuvres représentant des silhouettes déformées
Peignantd’abord de façon traditionnelle, depuis 2004, elle peint avec de la fumée de lampe à huile. Tobe travaille sous la toile suspendue à plat, contre laquelle elle place des pochoirs et déplace la lampe.
Ensuite elle creuse, taille, délimite les traces de suie. Ses œuvres représentent des silhouettes déformées qui témoignent de ses souffrances personnelles, celles des femmes soumises aux injustices et de celles d’un peuple soumis à la pauvreté et la violence.