Par DMK

La province du Kasaï Oriental, à l’instar de plusieurs autres régions du pays, connaît des conflits de terres arables qui dégénèrent parfois en des affrontements sanglants et meurtriers. Le dernier exemple en date concerne les affrontements meurtriers survenus au cours de ce mois de février dans le groupement des Bena Muembia, à Katanda, un des territoires du Kasaï Oriental.

Cette altercation est consécutive à une attaque menée par des miliciens Bena Nshimba contre les Bena Muembia, alors que ces derniers étaient en train de cultiver leurs champs.

Ces incidents, qui se sont soldés par la mort d’un jeune des Bena Muembia et d’importants dégâts matériels, continuent à faire couler encre et salive dans les milieux politiques, alors que l’affaire a été portée devant la justice.

Cette situation, qui n’est pas la première du genre dans le territoire de Katanda, n’a pas laissé indifférents certains chefs coutumiers.
C’est le cas de Kabemba ya Mpanu et de Tshibwabwa Bantu Ilutshi, respectivement chefs de groupements des Bena Muembia et des Bena Nkelenda.

Non respect des limites de terres

En séjour à Kinshasa où ils étaient venus prendre part à l’investiture du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, après sa réélection pour un second mandat, les deux chefs coutumiers se sont confiés à la presse, au cours d’une tribune organisée dans la commune de la Gombe.

Pour les deux chefs coutumiers, les conflits de terres récurrents dans la province du Kasaï Oriental, particulièrement dans le territoire de Katanda, sont imputables au non respect des limites de terres de chaque groupement, telles que fixées par l’Ordonnance loi N° 082 du 20 mai 1982.
Les deux chefs coutumiers ont également saisi cette occasion pour fustiger les agendas cachés de certains acteurs qui cherchent à s’approprier les terres des autres pour des intérêts commerciaux. C’est le cas notamment à Katanda où la présence de certaines matières (calcaire) pouvant servir à la création d’une cimenterie suscite des convoitises.

Table-ronde nationale

Face à la persistance de ces conflits de terres qui freinent le développement de la province du Kasaï Oriental, les chefs coutumiers Kebemba ya Mpanu et Tshibwabwa Bantu appellent à l’implication du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, magistrat suprême et garant de la Nation, pour faire respecter les limites de chaque groupement. Pour cela, ils proposent que soit organisée une table-ronde nationale à laquelle prendraient part tous les chefs coutumiers de la RDC.

Concernant les terres actuellement occupées illégalement par des communautés non reconnues, les deux chefs coutumiers exhortent l’autorité étatique à peser de son poids pour que ces occupants illégaux se mettent sous l’allégeance des propriétaires de ces terres.