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Lors de la célébration de la journée mondiale organisée par l’ONU Femmes en RD Congo : un dialogue sur les politiques publiques et humanitaires de la santé menstruelle exigé

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Lors de la célébration de la journée mondiale organisée par l’ONU Femmes en RD Congo : un dialogue sur les politiques publiques et humanitaires de la santé menstruelle exigé

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Par Marcel Tshishiku

« Je vous appelle à briser le silence et à ouvrir le dialogue sur les réalités du corps féminin, à exiger des politiques publiques et humanitaires qui prennent en compte la santé menstruelle dans sa globalité, à soutenir les organisations qui œuvrent pour l’accès à l’information, à l’hygiène et aux soins gynécologiques pour toutes les femmes », telle est la recommandation formulée par le Réseau africaine des femmes leaders (AWLF), lors de la cérémonie de célébration de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle commémorée le 28 mai chaque année. Cette cérémonie a été organisée hier mardi dans la ville de Kinshasa grâce à l’appui de l’ONU Femmes.

Selon le Réseau, « la santé menstruelle est une question de droit, de dignité, d’égalité et de sécurité » et « la revendication de la femme, c’est que sa différence soit prise en compte sans qu’elle ne soit contrainte à s’adapter à un modèle masculin ».

« En effet, les sujets liés au corps de la femme demeurent tabous occultant ainsi des réalités vécues par plus de la moitié de la population. Qu’il s’agisse de menstruation, de fausses couches ou de la ménopause, ces étapes de la vie féminine font l’objet d’un silence reléguant ces enjeux essentiels au second plan des politiques publiques. C’est pour briser ce silence et replacer la santé mentale au cœur des préoccupations que le 28 mai a été institué comme journée mondiale de la santé et hygiène menstruelle. Cette journée vise à lever les voiles sur les tabous qui entourent les menstruations et englobent l’ensemble de questions liées à la santé gynécologique et reproductive des femmes », a insisté AWLF.

Défis liés à l’hygiène menstruelle

Et d’ajouter : « En RD Congo, les femmes et filles sont confrontées à de nombreux défis liés à l’hygiène menstruelle, à savoir le manque d’accès à l’eau salubre, à des installations sanitaires adéquates, à des produits d’hygiène menstruelle abordables, la stigmatisation et la discrimination liée aux menstruations. Ces obstacles privent de millions de femmes et filles de leur dignité, santé et opportunités et contribuent au sous-développement du Congo Démocratique ».

Le Réseau africaine des femmes leaders estime « qu’il est temps de placer la santé menstruelle à l’agenda politique et de prendre des mesures concrètes pour garantir l’accès universel à des informations fiables, à des produits d’hygiène menstruelle abordables et à des services de santé gynécologique de qualité. Il est convaincu « qu’en brisant les tabous et en abordant ouvertement ces sujets, il est possible de créer une société plus inclusive et plus respectueuse des droits fondamentaux des femmes ».

Encouragement de l’ONU Femmes

A travers Mme Aimée Matungulu, déléguée du Représentant de l’ONU Femmes en RDC, cette agence des Nations Unies a salué « l’organisation de la célébration de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle en RDC car, elle rappelle que l’hygiène menstruelle est une question de droit la santé ».
« Selon une étude réalisée par l’UNICEF en 2021, seulement 43% de femmes et filles en RDC ont accès à des installations hygiéniques menstruelles adéquates. Une fille sur deux, soit 51, 2% utilisent habituellement une pièce déchirée d’un vêtement ; 75, 1% dans les camps de déplacés au Nord-Kivu et 72,8% au Haut-Katanga… La mauvaise gestion de l’hygiène menstruelle a des conséquences incalculables d’ordre sanitaire, social, éducationnel, économique… », a poursuivi la Mme Aimée Matungulu, ajoutant qu’il est important d’explorer toutes les opportunités d’action pouvant être exploitées afin d’améliorer la gestion de l’hygiène menstruelle des femmes et des filles. Elle a appelé les parties prenantes à l’action pour que la question de l’hygiène menstruelle puisse retenir l’attention de tout le monde.

Construction d’un cadre normatif et opérationnel

Après la remise du document de Plaidoyer des jeunes au ministère de tutelle, le directeur de cabinet adjoint de la ministre du Genre, famille et enfant a déclaré que cette dernière « encourage toutes les initiatives qui visent l’amélioration des conditions de vie des femmes et filles en RDC, y compris l’hygiène menstruelle qui requiert la sensibilisation et la mobilisation de toutes les parties prenantes au combat de la promotion des droits de femmes.

« Cette journée doit être celle de prise de conscienceet d’un nouvel élan dans l’amélioration de l’hygiène menstruelle. La ministre vous convie à la mise en œuvre des actions concrètes qui touchent toutes les couches sociales, afin que, lors de la célébration prochaine, l’on soit en mesure de passer de l’étape de la sensibilisation à la construction d’un cadre normatif et opérationnel qui contraigne et opérationnalise la thématique dans la perspective de l’égalité du genre avec l’appui indéniable de la politique sur la santé de la reproduction prônée par le Président de la République », a fait savoir le directeur de cabinet adjoint de la ministre du Genre, famille et enfant.

« La ministre salue l’avènement de Judith Suminwa comme Première ministre et cheffe du Gouvernement de la République et lui demande de porter la thématique sus-évoquée avec l’âme d’une mère engagée pour la promotion des droits des femmes et jeunes filles en RDC », a-t-il conclu.