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Après Mwenga au Sud-Kivu: une enquête parlementaire sur l’exploitation minière illicite à Walikale attendue

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Après Mwenga au Sud-Kivu: une enquête parlementaire sur l’exploitation minière illicite à Walikale attendue

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Par Marcel Tshishiku

La mise en place d’une mission parlementaire d’information sur l’impact social de l’exploitation minière à Walikale, territoire le plus vaste de la province du Nord-Kivu, regorgeant 39,46 % de sa superficie, est toujours attendue.
Une demande a été introduite vendredi 19 novembre à cette fin par le député national Juvénal Munubo au Bureau de l’Assemblée nationale et, selon cet élu, la mission d’information ainsi sollicitée devra dresser un état des lieux et proposer des recommandations au Gouvernement.

Juvénal Munubo s’est inspiré d’un rapport du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) qui, en juillet dernier, a souligné que la faiblesse de l’autorité de l’Etat congolais dans ce territoire est l’une des causes de la prolifération et du contrôle des activités minières par les groupes armés qui en assurent le monopole et ont développé le commerce d’armes dans la région, créant ainsi une insécurité manifeste pour les populations civiles.

Lors du débat général sur le projet de loi des finances de l’exercice 2022 à l’Assemblée nationale, ce député a indiqué que la situation concernant l’exploitation minière illicite dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu, est similaire à celle perpétrée dans le territoire de Walikale qui est sa circonscription électorale.
L’élu national a ainsi exhorté le Bureau de l’Assemblée nationale à dépêcher également une mission d’enquête parlementaire à Walikale pour se rendre compte des préjudices et pertes causés à l’État congolais par l’exploitation illicite de ses minerais.

Respect des certificats de la CIRGL sur la certification des minerais

” Ce qui se passe à Mwenga, c’est le reflet de ce qui se passe dans plusieurs endroits de la République Démocratique du Congo, notamment dans l’Est du pays ; raison pour laquelle on a toujours dit que les minerais c’est la mère de la guerre, les minerais du sang dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

C’est la même situation à Walikale, à 300 km de Mwenga, où on trouve plusieurs minerais, notamment la cassitérite, le coltan et d’autres qu’on n’a pas encore découverts, parce que la prospection minière n’est pas encore très avancée dans notre pays. En dépit de ce scandale géologique, c’est un territoire enclavé où vous pouvez faire facilement 4 jours pour une distance de 250 km, pour joindre Walikale vers Goma. C’est un territoire sans énergie. Il n’y a même pas une centrale hydroélectrique. C’est une surprise de voir que les minerais ne soient pas une bénédiction pour nos populations, que ça soit à Mwenga, à Shabunda “, a dit Juvénal Munubo dans son intervention.

” Plusieurs sociétés minières et exploitants artisanaux qui opèrent à Walikale n’existent que sur papier car, il y a des titres dormants “, a poursuivi le député, insistant sur la nécessité d’exiger à certains pays voisins le respect des certificats de la Conférence internationale sur la région des grands lacs (CIRGL) sur la certification des minerais, ainsi que sur le suivi de la politique minière menée au niveau du Gouvernement congolais, dans le cadre du contrôle parlementaire.

Et de conclure : ” Il y a quelques années, on négligeait la route. Les avions atterrissaient sur la route qui relie Walikale à Kisangani et, de là, partaient du territoire de Walikale des minerais à l’état brut. Il n’y a même pas une entité de traitement des minerais… du coup, sur le marché international, le Rwanda est comme s’il était premier producteur des minerais en Afrique centrale.

Nous sommes avec ce pays dans la coopération sous régionale. Nous sommes tous membres du pacte de Nairobi. Nous sommes tous membres de la Conférence internationale de la région des grands lacs. Il existe des certificats de la CIRGL sur la certification des minerais que le Rwanda est censé respecter mais, c’est à nous d’exiger, dans l’espace de la CIRGL, le respect par le Rwanda de ces certificats, tout comme le respect par l’Ouganda.

Nous, comme parlementaires, nous devons nous assumer et suivre, dans le cadre du contrôle parlementaire, comment la gouvernance minière est menée dans notre cher pays”.