Par N.T.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les 3 principaux pays d’endémie de la peste actuellement dans le monde sont Madagascar, la République Démocratique du Congo et le Pérou. En RD Congo, la peste est une maladie qui demeure endémique dans la seule province de l’Ituri, dans le Nord-Est du pays, où 638 cas, dont 14 décès, ont été notifiés en 2022, soit un taux de létalité (mortalité) de 2,1%, selon un rapport de la direction de surveillance épidémiologique de la direction générale de lutte contre la maladie du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention.

L’Ituri est la seule province de la RDC à avoir enregistré des cas de peste en 2022. ” Le principal foyer de l’épidémie de peste en Ituri a été la zone de santé de Rethy avec 625 cas alors que 3 autres cas ont été notifiés dans la zone de santé d’Aru “, précise le rapport. Le foyer de Rethy a été fonctionnel toute l’année. Il s’agit d’une zone située en altitude (plus de 2.000 m).

De 2020 à 2022, 10 zones de santé de l’Ituri ont notifié des cas de peste. Il s’agit des zones de santé de Biringi, de Rethy, d’Aru, d’Aungba, de Linga, de Logo, de Rimba, de Kambala, de Fataki et de Drodro. La RDC a connu des épidémies de peste en 2005 à Banga dans la province du Bas-Uele, en 2006 à Wamba dans la province du Haut-Uele et à Linga et Rethy, en Ituri, en 2007 à Rimba, en Ituri et en 2014 à Logo et Mahagi, en Ituri.

La peste est une zoonose bactérienne due à Yersinia pestis, que l’on trouve habituellement chez les petits mammifères et les puces qui les parasitent. Les sujets infectés par Y. pestis présentent souvent des symptômes après une période d’incubation de 1 à 7 jours. Il existe 2 formes cliniques principales: la peste bubonique et la peste pulmonaire. La première est la plus courante et se caractérise par une tuméfaction douloureuse des ganglions lymphatiques, les “bubons”.

La peste se transmet de l’animal à l’homme par la piqûre de puces infectées, par contact direct avec des tissus infectés et par inhalation de gouttelettes respiratoires infectées. Elle peut être très grave chez l’être humain, avec un taux de létalité de 30% à 60% pour la forme bubonique et elle est presque toujours mortelle dans sa forme pulmonaire, en l’absence de traitement.

Le traitement antibiotique étant efficace contre la bactérie responsable de la peste, un diagnostic et un traitement précoces peuvent sauver des vies. Selon l’OMS, de 2010 à 2015, on a enregistré 3248 cas de peste dans le monde, dont 584 mortels.