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En rappelant leurs responsabilités sur la situation sécuritaire à l’est de la RDC: Félix Tshisekedi a interpellé les garants du Droit international.

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En rappelant leurs responsabilités sur la situation sécuritaire à l’est de la RDC: Félix Tshisekedi a interpellé les garants du Droit international.

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Par Carroll Madiya

Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo appelle la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU , en visite de travail depuis Jeudi 09 Mars 2023 en RDC, à prendre leurs responsabilités sur la situation sécuritaire qui sévit depuis près de 30 ans l’Est de la RDC.

Il s’est exprimé , le Vendredi 10 Mars 2023 , lors d’un entretien avec ladite délégation composée de 15 ambassadeurs représentant les 5 membres permanents et 10 membres non permanents du Conseil de sécurité de l’Onu ainsi que la Cheffe de la Monusco , Mme Bintou Keita. ” Bienvenue au Congo pays agressé”, leur a lancé le Chef de l’Etat après avoir serré la main de chacun des membres de la délégation. Cette formule choc a donné le ton d’un discours franc et direct de la part du Président Félix Tshisekedi à l’égard des membres du conseil de sécurité de l’Onu. Il les a interpellés en tant que garants du droit international , qui est bafoué par le Rwanda, pays agresseur de la RDC.

Le Chef de l’Etat a martelé sur le fait que l’agression de la RDC par le Rwanda via les terroristes du M23 constitue une violation flagrante du droit international et de la charte de l’Union africaine.

Les NU dans le camp de la RDC

Au cours d’une conférence de presse tenue , le même jour a la cité de l’Union africaine, après leur rencontre avec le Chef de l’Etat congolais , les membres du Conseil des Nations Unies ont déploré la situation sécuritaire dans l’Est du pays, sans toutefois citer le nom du Rwanda, l’agresseur.

Prenant la parole en premier, l’ambassadeur de la France au Conseil de sécurité, Nicolas de Rivière a exprimé la volonté de la communauté internationale d’aider la RDC à restaurer la paix dans sa partie Est.” Le message principal que nous sommes venus apporter est que les nations unies soutiennent la RDC et condamnent ce qui se passe à l’Est du pays.

La communauté internationale est en soutien aux côtés de la RDC parce que ce qui se passe dans l’Est du pays n’est pas acceptable. L’action des groupes armés est très condamnable et doit être combattu. Nous sommes là pour acquérir la situation de l’Est de la RDC et toucher du doigt la réalité politique, pour nous approprier les enjeux de la situation “, a-t-il déclaré.

Nicolas de Rivière a également affirmé que les Nations Unies soutiennent les processus de Luanda et de Nairobi pour la sortie de la crise sécuritaire dans l’est de la RDC. Ce membre de la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU a insisté sur le respect de la souveraineté de la RDC et a plaidé pour la sortie d’une crise politique vue les perspectives électorales.

Il a , par ailleurs, souligné avoir pris note de la description faite par le Président Tshisekedi sur la situation sécuritaire du pays.” Nous avons eu un échange très riche avec le président de la république , Félix Tshisekedi qui nous a donné beaucoup de détails et formulé ses attentes par rapport à la situation sécuritaire et au processus électoral en cours “, a-t-il précisé.

L’option des sanctions n’est pas écartée

Interrogés sur les sanctions à infliger au Rwanda dont le soutien au M23 ne fait l’ombre d’aucun doute, les diplomates français et gabonais ont affirmé que toutes les options sont envisageables.” Les sanctions sont un levier d’action du conseil de sécurité. Les sanctions ont un processus. Nous sommes ici pour apporter la paix et l’aspiration du peuple congolais à la dignité(…) Les sanctions sont utiles et quel individu et quelle entité doivent être sanctionnés ?(…)Nous allons travailler par rapport à ce processus sur toutes les questions évoquées.

Les sanctions sont un levier et le conseil a tout un éventai ” a répondu l’ambassadeur gabonais Michel Xavier Biang à cette question relative aux sanctions à infliger au Rwanda par le Conseil de sécurité.” Aujourd’hui, il est établi que le M23 a le soutien d’un pays extérieur, auquel vous faites allusion “,a répondu M. Rivière au journaliste tout en condamnant le pillage des richesses et le désastre humanitaire.

Des travaux avec Uhuru Kenyatta

Arrivé à Goma le Samedi 11 Mars 2023, la délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies a également eu des séances de travail avec l’ancien président de la république du Kenya Uhuru Kenyatta, facilitateur du processus de Nairobi. Avant de se rendre à Goma, Uhuru Kenyatta a eu un long entretien privé avec le Président Tshisekedi.

Si rien n’a filtré de cette entrevue conviviale, l’on ne peut douter que la situation sécuritaire et humanitaire à l’Est du pays était au menu de leur échange .

Témoin du désastre humanitaire le 15 Novembre 2022 au camps de Kanyarucinia dans la périphérie de Goma, Uhuru Kenyatta avait lancé un cri de détresse à l’endroit des partenaires internationaux.”Ce que j’ai vu est une catastrophe; ce que j’ai vu est un désastre humanitaire si nous n’y prenons garde “, s’exclamait Uhuru Kenyatta , le regard médusé au milieu des déplacés.

4 mois après , la situation humanitaire s’est détériorée davantage avec un déferlement de près d’un million des déplacés. Au plan politique, le Facilitateur Kenyatta fait le constat des violations systématiques de la coalition RDF/ M23 sur tous les engagements pris au niveau des Nations-Unies et dans le cadre du processus de Nairobi et de Luanda .