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Après leur courte marche du 20 mai : Fayulu, Katumbi, Matata et Sessanga face à la justice

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Après leur courte marche du 20 mai : Fayulu, Katumbi, Matata et Sessanga face à la justice

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Par MKM

L’Hôtel de Ville de Kinshasa compte déposer ce lundi 22 mai une plainte contre les organisateurs de la marche ayant débouché sur des incidents très déplorables. Le cabinet du Gouverneur Gentiny Ngobila Mbaka justifie sa démarche sur le fait du non respect des indications sécuritaires par rapport à l’itinéraire consenti et les actes délictueux commis par des militants de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (EciDé), d’Ensemble pour la République, de LGD et de l’Envol. De son côté, la Police nationale entend déférer en justice les trois policiers, déjà arrêtés, auteurs de la brutalité sur les manifestants. Le Ministre en charge des Droits humains n’est pas en reste, en sollicitant le concours de l’appareil judiciaire en vue d’établir la responsabilité des uns et des autres, même s’il se montre compréhensif à l’endroit des organisateurs de la manifestation.

On se demande bien si les tracés retenus étaient respectés, allait-t-on arriver à ces affrontements ? La marche de l’opposition devrait en principe partir de la Place Sakombi, dans la commune de Ngaliema jusqu’à la place YMCA via l’avenue Kasa-vubu, traversant plusieurs communes de la capitale dont Bandalungwa et Ngiri-Ngiri. Une opportunité à l’avantage de la visibilité de ceux qui ont mobilisé contre la vie chère, l’insécurité au pays et le processus électoral dit chaotique.

Mais c’est par l’avenue Kianza non loin de la chaussée de l’Université, dans la commune de Ngaba voisine de Makala qu’ils ont préféré atteindre Super Lemba pour entamer leur marche comme ils l’avaient préconisé pour la première fois parmi l’un de deux itinéraires avant le report de la procession du 13 mai. Pendant que les jeunes de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) quittaient le Rond-point Ngaba vers Saint Raphaël à Limete, selon leur itinéraire.

Les quatre ténors de cette opposition sont arrivés allègrement sur cette avenue à bord de leurs cylindrées. Le temps de discuter avec la police rappelant l’ordre reçu contre tout attroupement de plus de 10 personnes sur ce tronçon, la situation a dégénéré. Les projectiles expédiées de plusieurs part ont provoqué une débande faisant état des 27 blessés, de l’interpellation de 14 individus pour les actes de vandalisme, d’une journaliste blessée, deux véhicules de la Police caillassés et de l’arrestation de trois policiers, interpellés et déférés devant la justice à cause de leur brutalité contre les manifestants.

Jusque-là c’est le bilan disponible des forces de l’ordre qui étaient chargées de préserver la paix et l’ordre public dans ce rayon. Toutefois les enquêtes ouvertes se poursuivent, à en croire le Commissaire divisionnaire Sylvano Kasongo Kitenge.

Des incidents pour le besoin de la cause

A voir le départ rapide et précipité des manifestants majeurs sur les réseaux sociaux abondamment relayés, tout donne l’air d’une précipitation pour créer des incidents . Et certains officiels sont tombés dans le panneau pour donner de l’eau aux pourfendeurs du régime en place .

Du fait de cette manifestation, c’était plus retenu la répression musclée contre les manifestants que le non respect des consignes sécuritaires.
24 heures après, la manipulation a cédé place un peu à la clairvoyance. Des médias internationaux n’ont rien retenu d’extraordinaire de cette démonstration des forces, avec une centaine des manifestants. Un représentant de la Communauté internationale, d’habitude complaisante à l’endroit de l’incursion rwandaise, s’est fendu dans une réaction sur base des vidéos dont les unes sont discutables, sans effet particulier. Le mineur malmené fait multiples propos à son endroit que seules les enquêtes édifieront.

Vers une autre récidive

Reconduits sous bonne escorte jusqu’au quartier GB en passant par By Pass, UPN et Kintambo, le quatuor a annoncé un sit-in devant le siège de la CENI, sur le Boulevard du 30 juin, le jeudi 24 mai. Là, ils tiennent à une manifestation en pleine semaine mais dans un rayon inviolable.
Un autre bras de fer est perceptible avec l’autorité urbaine qui veille au respect de l’ordre public. Même en autorisant trois manifestations en un jour, Ngobila a pris ses précautions pour réserver et communiquer les tracés à chaque camp.

Autant que la vie est sacrée, autant le respect de l’ordre public reste capital. L’apologie à certaines antivaleurs entendues sur certains plateaux après la procession ratée n’a pas droit de cité dans un pays qui se veut démocratique. Une bonne manière de le rappeler, d’ après plusieurs observateurs, à certaines ONGDH qui souhaitaient voir des personnes tuées le samedi 20 mai.

L’opposition étant utile, elle doit quand bien s’organiser pour jouer le rôle de lampe témoin. Le chemin étant long, il serait mieux que le quatuor se montre soudé pendant tout le parcours jusqu’au dépôt des dossiers cruciaux pour les élections générales.