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Témoignage : Godé Kalonji était un défenseur acharné des droits de la femme

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Témoignage : Godé Kalonji était un défenseur acharné des droits de la femme

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Par Tantia Sakata

La mort inopinée de notre confrère GodéKalonji le lundi 5 février 2024 a été un coup dur pour moi. J’ai appris cette triste nouvelle à 23h30′ dans le groupe WhatsApp de la rédaction du journal La Tempête des Tropiques, lorsque je suis arrivée à la maison, après avoir peiné à trouver un moyen de transport, suite à une forte pluie qui s’est abattue sur la capitale.

Alors que nous quittions la rédaction avec le Directeur de rédaction, personne n’a été au courant de la disparition brutale de notre regretté confrère.
Une fois que je me suis connectée à internet, j’ai vu les messages envoyés dans mon compte WhatsApp et les appels manqués des journalistes des autres organes de presse qui ont cherché à comprendre la cause de cette mort. Je ne savais quoi répondre, étant moi-même sous le choc de cette disparition à laquelle on s’attendait le moins.

Il m’a fallu du temps pour faire ce témoignage, parce qu’il m’a été difficile de pouvoir digérer ta mort Godé. Tu es parti si tôt, cher confrère. Tu as été celui qui m’a toujours accompagnée dans la défense des droits de la femme à travers ma ” page de la femme “. Kalonji, ta plume en faveur des causes de la gent féminine n’était plus à démontrer dans notre quotidien.

Un jour, tu m’as dit: ” ma sœur, il ne faut pas te décourager de défendre les droits de la femme, parce qu’un jour, ça va nous payer “. C’était une surprise pour moi, parce que c’était à moi de t’encourager à m’accompagner dans cette lutte, mais tu as fait le contraire.

Parfois, lorsque je n’avais pas d’inspiration, je me rabattais sur toi pour remplir la page et tu le faisais avec amour et détermination. Dans des formations où j’ai souvent assisté, je ne cessais de donner ton exemple, lorsqu’on nous demandait d’impliquer également les hommes dans le combat pour la reconnaissance des droits des Congolaises. Kalonji, tu as été parmi les rares hommes genrés que compte la République Démocratique du Congo.

Compagnon de lutte, Godé Kalonji s’en vas dans l’au-delà, laissant un vide au sein de notre rédaction ainsi que pour la page de la femme. Tu as été un défenseur acharné des droits de tes semblables. J’ai eu notamment l’occasion d’être invitée par toi pour participer dans des formations axées sur les questions de genre. Homme de conviction, tu l’as été, Godé Kalonji. Lorsque tu croyais à une cause, tu la défendais contre vents et marées. Bien que nous ayons eu parfois des chocs d’idées dans nos discussions politiques, tu n’as pas été rancunier, étant donné que c’est toi qui faisais souvent le premier pas vers moi.

Avec ton départ, j’avoue avoir perdu un colistier de taille pour ma page de la femme publiée chaque vendredi au quotidien La Tempête des Tropiques. Il y a des moments où tu as pris le devant en me proposant certains sujets pour traitement. De ton vivant, Kalonji, je ne cessais de t’acculer, en disant que tu dois te retrouver auprès de tes partenaires qui sont actuellement élevés en dignité. Tu as fini par m’avouer que tu as été recommandé quelque part, et tu n’attendais que la confirmation. Mais, hélas, tu as quitté la terre des hommes, sans être récompensé à la hauteur des services rendus. Ma prière est que tes enfants, encore petits, puissent récolter là où toi, leur père, avait semé !

J’ai beaucoup de choses à dire sur toi mais, je m’arrête là.

Repose en paix, cher confrère ! Adieu, compagnon de lutte !