Par Thony Kambila

Dans le souci d’une meilleure coordination du Projet de Facilitation du Commerce dans la région des Grands-Lacs (PFCGL) et du Projet de Facilitation du Commerce et Intégration dans la région des Grands-Lacs (PFCIGL), le Gouvernement congolais et la Banque Mondiale ont procédé à la signature de l’accord de financement amendé pour un don de plus de 17 millions de dollars américains et d’un crédit de plus 24 millions dollars américains au PFCGL.

La date du 06 mars 2024 marque donc une étape décisive pour le PFCIGL, dans la mesure où cette décision historique vient renforcer la gestion du projet en intégrant la composante infrastructure dans sa totalité sous la gestion fiduciaire de l’Unité de Gestion Projet (UGP – PFCIGL), qui opère sous la tutelle du Ministère du Commerce Extérieur, désormais. Ce financement additionnel (FA), précise-t-on, a été accordé pour couvrir un déficit de financement et un dépassement de coûts liés à la mise en œuvre d’un plan d’action de réinstallation (PAR) et les travaux de génie civil associés à un poste frontière à guichet unique (PFGU) sur le site du projet.

Plus concrètement, il s’agit de l’argent lié à l’indemnisation des occupants /habitants actuels du site pour une expropriation qui respecte les droits humains et la construction du poste frontalier de la Petite Barrière suivant les standards internationaux.

Optimiser l’atteinte des résultats du projet

Le Coordonnateur du PFCIGL, Thierry Kayembe, soutient que cette restructuration vise à optimiser l’atteinte des résultats du projet et à mettre fin aux problèmes de bicéphalisme dans la gestion du projet, qui étaient jusqu’alors partagés entre la cellule infrastructures et l’UGP-PFCIGL. Pour lui, cette nouvelle orientation devrait permettre de relever deux défis importants. Le premier est de finir la construction du poste frontalier de la petite barrière d’ici le 30 juin 2024. Le second défi consiste à intervenir en urgence au poste frontalier de la Ruzizi 1, pour finaliser les mises en marchés des scanners et détecteurs des métaux et réparer les dégâts causés par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville de Bukavu en décembre dernier.

” L’intervention rapide prévue au poste frontalier de la Ruzizi 1, en particulier, est un exemple de la réactivité et de la flexibilité du projet face aux défis imprévus. Les réparations et les travaux de finition nécessaires après les dégâts occasionnés par les intempéries montrent la capacité du PFCGL à s’adapter et à répondre aux besoins urgents, tout en maintenant le cap sur ses objectifs à long terme “, a ajouté M. Thierry Kayembe.

Equipé pour atteindre ses objectifs

La restructuration touche également les différentes catégories du financement additionnel du PFCGL. Cela inclut non seulement les améliorations infrastructurelles, mais aussi les mesures visant à améliorer le commerce transfrontalier et à faciliter une meilleure intégration économique dans la région des Grands-Lacs. La région bénéficiera ainsi de postes frontaliers modernisés et de processus douaniers plus efficaces, ce qui devrait avoir un impact positif sur le commerce et le bien-être économique des pays concernés.

Avec cette restructuration, le PFCGL est désormais mieux équipé pour atteindre ses objectifs et contribuer au développement durable de la région des Grands-Lacs. Dans sa première phase, depuis 2016, le PFCGL a construit le poste frontalier de Ruzizi 1 dans la province du Sud Kivu, mais aussi les postes frontaliers de Kasindi et Bunagana dans la Province du Nord Kivu. Ces postes frontaliers sont opérationnels depuis mai 2022.

Signalons que les travaux du poste frontalier de Bunagana ont atteint 85% du taux d’exécution physique. Les travaux restant de finition et d’équipement seront achevés après l’accalmie dans la zone de Bunagana.

Le quatrième poste frontalier est celui de la Petite Barrière de Goma dans la province du Nord-Kivu : les travaux de construction ont été lancés depuis le 24 octobre 2023 par le Ministre d’État, Ministre des Infrastructures et Travaux publics.

L’érection de ces bâtiments permet une meilleure prise en charge des migrants, des petits commerçants transfrontaliers en particulier et des marchandises. Les agents des services travailleront dans des conditions logistiques acceptables. Des postes frontaliers mieux contrôlés sont les gages de la maximisation des recettes par les services compétents. Ce qui va à coup sûr améliorer la manutention et le traitement des marchandises et des personnes.

Tous ces éléments permettront d’améliorer la transparence dans la gestion, d’éviter la corruption et les tracasseries des commerçants et des migrants. La restructuration du PFCGL, indique-t-on, est une avancée majeure pour la région des Grands-Lacs. Elle témoigne de la volonté commune des gouvernements et de la Banque mondiale de travailler de manière cohérente et efficace pour le bénéfice des populations de la région. Avec des jalons clairs et une vision renouvelée, le PFCIGL est sur la bonne voie pour transformer les infrastructures commerciales et renforcer l’intégration économique dans les Grands-Lacs, créant ainsi un avenir plus prospère pour toute la région.