Par YHR

Le Cardinal Fridolin Ambongo Etsu a livré, hier dimanche 31 mars à la Cathédrale Notre-Dame du Congo, un message ressassant ses prêches habituels, proches de la politique. Selon le site rfi.fr, s’exprimant lors de la messe de Pâques, l’Archevêque de Kinshasa a dénoncé l’insouciance des autorités face à l’activisme des rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) dans l’Est du pays. ” Nous savons très bien que notre pays est aujourd’hui un pays en agonie, un grand malade dans un état comateux.

La justice est la première instance à bafouer les droits de simples citoyens et nous tenons ici des discours comme si nous étions forts. La réalité est que le Congo n’a pas d’armée “, a notamment déclaré le Prélat catholique. L’homme d’église a ensuite précisé que l’Est du pays continue d’être occupé, tandis que le pays ” n’a aucune force pour défendre l’intégrité de son pays. Un éléphant aux pieds d’argile (…) c’est très grave pour une nation comme la nôtre “.

Interpellant les autorités, le Cardinal leur a demandé de cesser des actes susceptibles de pousser à la rébellion. Une référence au ralliement de certains cadres de l’ex-parti présidentiel au M23. ” Nous pouvons les traiter de traîtres, ils ont pris la cause de l’ennemi, mais la question de fond, c’est pourquoi ces gens ont-ils agi de cette manière-là ? C’est parce qu’au niveau d’ici, nous continuons à poser des gestes qui blessent les autres, qui fragilisent la communion nationale, qui excluent les autres. “

Ces mots n’ont suscité aucune surprise chez les fidèles de la paroisse, qui reconnaissent en leur pasteur un homme au penchant bien connu. Gravissime toutefois de sa part, en ignorant tous les efforts fournis par les éléments de l’armée régulière qui se bat contre Kigali , bien appuyé par les multinationales et autres vautours des richesses minières , naturelles. On se demande bien, s’il allait tenir le même langage si son candidat bien connu était passé Président de la République. Le Prélat ferait bien de s’impliquer pour amélioration des conditions de vie de la population. Ce, en se mettant aussi bien en ordre avec les dispositions prises pour la gratuité de l’enseignement primaire et d’autres précautions prises en faveur des personnes vulnérables.

Le Cardinal est appelé à bien intérioriser la sagesse, selon laquelle la critique est aisée mais l’art difficile, pour que ses sermons n’exposent inutilement les fidèles catholiques au mépris. Heureusement, jusque-là, plusieurs Congolais savent de quel bois le Cardinal se chauffe.