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Nord-Kivu: l’intensification des combats aggrave la situation précaire des enfants et des femmes, selon l’UNICEF

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Nord-Kivu: l’intensification des combats aggrave la situation précaire des enfants et des femmes, selon l’UNICEF

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Par N.T.

Le représentant adjoint du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) en République Démocratique du Congo, Ted Chaiban vient de séjourner dans la province du Nord-Kivu où sévit la guerre entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du Mouvement du 23 Mars(M23), appuyés par l’Armée rwandaise. L’homme a visité les sites des déplacés de Bulengo et de Lushagala, hébergeant au moins 36.000 familles ayant fui les combats.

« L’intensification des combats au cours de derniers mois a aggravé la situation déjà précaire des enfants et des familles dans les camps », a déclaré lundi à Kinshasa M. Ted Chaiban.

Durant son séjour il a également rencontré des familles déplacées à Minova, au Sud-Kivu, à la frontière avec le Nord-Kivu, où l’accès est de plus en plus restreint et où l’afflux récent de plus de 250 000 personnes fuyant les combats a ajouté une pression immense sur des communautés d’accueil déjà vulnérables.

Pour le représentant adjoint de l’UNICEF en RDC, « la seule façon de réduire ces souffrances est de redoubler les efforts des acteurs régionaux et de la communauté internationale pour négocier une solution politique au conflit, y compris le processus de Luanda, le dialogue de Nairobi et d’autres efforts diplomatiques ». 

Selon Chaiban, la détérioration de la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri a un impact significatif sur l’acheminement de l’aide humanitaire.

« Nous condamnons fermement les bombardements du 3 mai 2024 sur trois sites pour personnes déplacées dans les quartiers de Lac-vert, Lushagala et Mugunga près de Goma, qui ont entraîné la perte tragique de 35 vies et fait plus de 20 blessés, principalement des femmes et des enfants. L’Unicef demande instamment à toutes les parties de maintenir les opérations militaires à l’écart des zones civiles. L’Unicef réaffirme la nécessité d’accorder une place centrale à la protection dans cette crise », a-t-il indiqué.

Cette agence de l’ONU reste déterminée à faire en sorte que le droit de chaque enfant à la santé, à l’éducation et à la protection soit respecté. Il a fait savoir qu’avec la baisse des fonds humanitaires, les interventions humanitaires menées par l’Unicef se concentrent sur les plus vulnérables.
« Répondre à l’ensemble des besoins et apporter des solutions durables ne peut se faire que si le gouvernement prend la responsabilité principale de fournir des services de base dans ces contextes difficiles, avec notre soutien collectif. Le soutien aux systèmes gouvernementaux pour que les communautés soient plus résilientes est le seul moyen de réduire les besoins humanitaires », a encore dit Ted Chaiban, soulignant l’importance d’un financement flexible comme l’un des principaux catalyseurs.

L’Unicef travaille en étroite collaboration avec le Pam, la Fao et d’autres agences pour améliorer la résilience et la cohésion sociale, en liant les interventions humanitaires au développement et à la paix. Ted Chaiban a visité des réseaux d’eau dans le territoire de Rutshuru, montrant que les solutions durables sont la façon dont nous pouvons et devons travailler, même dans les zones de conflit et les camps de personnes déplacées, comme l’extension du réseau d’eau de Goma à Kanyaruchinya.

Il a soutenu que le monde a besoin d’un Congo pacifique et productif qui, avec sa forêt tropicale et ses minéraux verts, est essentiel à la lutte contre le changement climatique mondial. Avec le soutien de la communauté internationale, le Congo peut devenir le pays de la solution. « La République Démocratique du Congo est trop importante pour échouer. Nous avons besoin de paix et de sécurité pour que les personnes déplacées puissent rentrer chez elles, cultiver leurs champs et ramener leurs enfants à l’école », a conclu Ted Chaiban.