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Samedi exceptionnel à Kinshasa : Déploiement sans pareil des forces de l’ordre autour de la résidence d’Etienne Tshisekedi, sur le Boulevard Triomphal…

La Tempête des Tropiques Nation POLITIQUE

Samedi exceptionnel à Kinshasa : Déploiement sans pareil des forces de l’ordre autour de la résidence d’Etienne Tshisekedi, sur le Boulevard Triomphal…

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Un important dispositif des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) a été déployé le samedi 5 novembre dernier dans la commune de Limete, plus précisément autour de la résidence d’Etienne Tshisekedi, Président de l’UDPS, (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) et du siège national du parti, ainsi que sur le boulevard Triomphal, lieu où devrait se tenir le meeting du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement. Canons à eau, jeeps et autres  véhicules de la police ont été visibles à ces endroits.

L’espace prévu pour le meeting du Rassemblement de l’opposition était occupé par des joueurs hors pair de football qui ont passé de 8h à 17h à taper dans le ballon.

 A l’entrée de la résidence du Sphinx de Limete,  sur le Boulevard Triomphal et devant le siège de l’UDPS tout  mouvement d’entrée et de sorti était interdit par les forces de l’ordre.

Quelques arrestations des  militants de l’UDPS postés devant le domicile du président, Etienne Tshisekedi ont été enregistrées.

Le Rassemblement des forces sociales acquises au changement avait pourtant annoncé  son meeting  sur le boulevard Triomphal, en face du stade de martyrs à Kinshasa où Etienne Tshisekedi devrait s’adresser aux congolais sur l’actualité politique de l’heure. Mais cette manifestation a été interdite par l’autorité urbaine.

D’autres manifestations de rue annoncées
Le secrétaire général de l’UDPS, Jean-Marc Kabund a accusé le pouvoir de Kinshasa d’avoir  empêché l’opposition d’organiser ce  meeting. Il a annoncé  des manifestations des rues tout prochainement pour exiger le respect de la Constitution.

« Ce déploiement des forces de l’ordre est le signe de la peur du régime et de la volonté d’un passage en force », a affirmé le secrétaire général de l’UDPS.

Le comité de sages du Rassemblement  s’était réuni dans la soirée du même samedi pour faire le point de la situation.
En effet, les autorités de la ville-province de Kinshasa ont interdit toute manifestation publique jusqu’à la fin de l’année suite aux violences meurtrières des 19 et 20 septembre intervenues au moment de la manifestation du « Rassemblement » qui, selon l’ONU, ont coûté la vie à 49 civils et 4 policiers.

Dans une déclaration faite le vendredi dernier, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a appelé le pouvoir et le Rassemblement « à faire preuve de retenue ». Plusieurs patrouilles de policiers onusiens ont été aperçues samedi matin dans les rayons qui jouxtent le boulevard Triomphal.

Droits de l’homme ignorés

Les tensions politiques se sont accrues à travers le pays, alors que des dirigeants politiques et religieux, des militants, des étudiants ainsi que d’autres personnalités se sont prononcés contre la violation de la constitution et d’autres propositions de nature à permettre au Président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.

C’est ainsi que les autorités gouvernementales cherchent par tous les moyens à faire taire toute contestation à l’aide des menaces, de violences et d’arrestations arbitraires.

Le déploiement gigantesque des forces de l’ordre est un signe qui ne trompe pas et qui frise le retour d’un Etat policier avec des camionnettes de la police  qui ont été perceptibles sur le lieu  où devait se tenir le   meeting du Rassemblement.

Tout attroupement de la population était interdit par les forces de l’ordre sur boulevard Triomphal, devant le siège de l’UDPS et à l’entrée de la résidence privée d’Etienne Tshisekedi.

Le même samedi, le signal de la radio française RFI a été coupé le matin à Kinshasa. Il était néanmoins possible de capter la radio française à Kinshasa sur la fréquence de Brazzaville capitale de la République du Congo voisine. Pourtant  RFI est une radio la plus écoutée en RDC. Son signal est souvent coupé lors des manifestations contre Joseph Kabila.

La RDC, en effet, traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée du président sortant en 2011. Elle  est aggravée par le renvoi de la présidentielle à une date non fixée dans l’accord politique conclu en octobre dernier entre la majorité et une frange de l’opposition.

Indignation de l’ONU
« Nous trouvons dommage qu’une radio comme Radio Okapi, qui est au service du peuple congolais, soit brouillée. (…) Et nous déplorons aussi le fait que le signal de Radio France Internationale, qui émet sur Kinshasa, ait également été coupé », a déclaré Charles Antoine Bambara, porte-parole de la MONUSCO, précisant ne pas savoir d’où cela vient.
Il a fustigé la coupure du signal de RFI et la brouille de Radio Okapi.

Un samedi exceptionnel

Vers 08h15 (07h15 GMT), des agents en tenue de la police ont lancé cinq grenades lacrymogènes pour disperser une soixantaine de jeunes près de la résidence d’Etienne Tshisekedi, dans le centre-est de la capitale de la République démocratique du Congo, a constaté un journaliste de l’AFP.

Un militant a été blessé à la tête par l’explosion d’un des projectiles. Non loin de là, deux hommes ont été interpellés violemment, a encore signalé l’AFP.

Le déploiement des forces anti-émeute de la police était visible dans le nord de la capitale depuis 05h30 (04h30 GMT).

Vers 08h00 (07h00 GMT), plusieurs dizaines de jeunes gens d’une vingtaine d’années, encadrés par des policiers, avaient occupé l’esplanade proche du Parlement où le « Rassemblement » constitué autour de  Tshisekedi devait s’adresser à la Nation à travers un meeting qui était prévu à 11 heures locales.

Par Godé Kalonji

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