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Les TV mises en demeure : une décision jugée sélective

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Les TV mises en demeure : une décision jugée sélective

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Acteur politique bien connu, député national élu dans la circonscription électorale de Mbuji-Mayi et opérateur des médias, en sa qualité de Président Directeur Général du Groupe La Tempête des Tropiques-CNTV et Trinitas FM, Alexis Mutanda Ngoyi–Muana continue de dénoncer ce qu’il qualifie de « décision sélective », les menaces de fermeture proférées par l’Autorité de Régulation de la poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC) en l’encontre de certaines chaines de télévision de Kinshasa, dans la lettre de mise en demeure adressée aux médias.

Dans cette correspondance datée du 2 juin 2017 et signée par Oscar Manikunda Musata, président du collège de l’ARPTC, se référant à sa décision N° 065/ARPTC/CLG/2015 portant retrait des canaux de fréquences analogiques UHF du service de radiodiffusion télévisuelle, l’autorité de régulation menace seulement quatre chaines de télévision, alors que plusieurs médias audiovisuels sont concernés.

Sur plusieurs chaines de télévision que compte la ville de Kinshasa, l’ARPTC a mis en demeure Congo Web, CNTV, Cebs et Horizon 33 dont la fréquence avait pourtant été vendue par son propriétaire il y a longtemps.

Une trentaine de médias concernés, quatre menacés

« Une trentaine de médias, y compris de Kinshasa, utilisant l’analogique, dont CNTV, était visés ». Mais à ce jour, la réalité est tout autre lorsqu’il s’agit de frapper. C’est une sorte d’exagération et d’abus d’autorité dans le cas d’espèce, reconnaît-il. « Ce n’est pas une décision qui est moralement acceptable », a martelé Alexis Mutanda lors d’un entretien avec la presse.

Cette décision révolte l’élu de Mbuji-Mayi qui voit derrière cette décision des mesures politiques visant à museler certains médias qui ne partagent la même vision que le pouvoir en place. Chose étonnante, l’ARPTC accorde deux semaines à ces médias pour se conformer à sa décision en entrant en contact avec le ministère de la Communication et Médias pour solliciter le statut d’éditeur de programmes.

Alexis Mutanda demande à l’ARPTC de rendre publique la liste de tous les médias concernés dans cette affaire, au lieu d’entretenir la confusion au moment où d’énormes investissements sont effectués pour viabiliser sa chaine avec du matériel sophistiqué, adapté à la nouvelle technologie de l’Information et de la Communication.

« Etant donné que le canal que vous occupez actuellement appartient à la République du Congo suivant le Plan de partage des fréquences numériques GEO6 de l’Union Internationale des Télécommunications, nous vous enjoignons dès réception de la présente, à prendre des dispositions nécessaires pour libérer ledit canal endéans deux semaines », peut-on lire notamment dans le document d’ Oscar  Manikunda Musata adressé aux médias mis en demeure.

Le député Alexis Mutanda estime que cette décision devrait être annoncée plusieurs mois à l’avance, pour leur permettre de prendre des dispositions utiles. Et de poursuivre : « qu’il puisse avoir évidemment un problème entre la RDC et le Congo-Brazza, c’est tout à fait normal, mais la manière dont on est traité est un  peu cavalière ».

Une décision scélérate et cavalière

Mutanda déplore également le fait que son entreprise est contrainte à la fermeture alors qu’une vingtaine de personnes sont employées. « Nous sommes quand même un médias qui a déjà une grande assise dans la ville de Kinshasa. Ensuite, nous sommes sur internet et suivis à l’étranger par nos compatriotes », a-t-il déclaré.

Le patron du groupe de presse CNTV-Trinitas FM-La Tempête des Tropiques pense que le verdict de l’ARPTC est sévère, avant de lancer un appel aux autorités du pays pour qu’elles puissent revoir cette décision. Question de leur permettre de se préparer comme les autres chaînes.

Etant donné qu’une trentaine de télévisions sont concernées par la situation, le PDG Alexis Mutanda s’étonne que l’ARPTC puisse arrêter les programmes de quatre chaînes seulement. « Ce problème avait été attendu depuis 2015 parce qu’il y avait une lettre ».

Par Godé Kalonji

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