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Meurtres de Michael Sharp et Zaida Catalan : Washington tient aux enquêtes de l’ONU

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Meurtres de Michael Sharp et Zaida Catalan : Washington tient aux enquêtes de l’ONU

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L’ambassadrice américaine Nikki Haley a plaidé à Genève, lors des réunions du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en faveur de la création d’une commission d’enquête séparée sur les violations des droits au Kasaï

Le meurtre de Michael Sharp et Zaida Catalan, tous deux experts des Nations-Unies, commis en mars dernier dans la province du Kasaï, prend une autre tournure.

En effet, les Etats-Unis ont exhorté l’Organisation des Nations-Unies à créer une commission d’enquête pour faire toute la lumière sur ce crime susceptible de causer un énorme incident diplomatique entre la République démocratique du Congo et la communauté internationale.

L’ambassadrice américaine, Nikki Haley, a plaidé à Genève lors des réunions du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, lundi 5 juin dernier, en faveur de la création d’une commission d’enquête séparée sur les violations des droits au Kasaï, qu’elle a qualifié d’ « actes horribles ».

L’Américain Michael Sharp et de la Suédo-chilienne Zaida Catalan qui enquêtaient sur l’existence de 40 fosses communes lorsque leurs corps ont été retrouvés sans vie à la fin du mois de mars, ainsi que leurs familles, « méritent justice », a déclaré Mme Haley dans un communiqué. « Nous le devons à leur engagement pour mettre fin aux abus en matière de droits de l’homme perpétrés par des groupes armés et le gouvernement congolais contre le peuple congolais », a-t-elle ajouté.

Procès « fantaisiste » à Kananga

Pendant que les Etats-Unis s’évertuent à instituer une commission d’enquête internationale pour tirer au clair cette situation, en RDC les choses ont pris la vitesse de croisière.

Les deux suspects de l’assassinat des deux experts de l’ONU, Evariste Ilunga (âgé de 16 ans) et Mbayi Kabasele (vendeur d’huile de palme, âgé de 30 ans), ont comparu lundi 5 juin devant la justice militaire congolaise à Kananga, au cours d’un procès jugé « fantaisiste » par les observateurs.

En plus, les Nations-Unies voient d’un mauvais œil la précipitation avec laquelle le gouvernement entend mettre un terme à ce dossier qui nécessite beaucoup de minutie afin que les véritables responsables de ces atrocités répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes. Mais Kinshasa ne veut pas entendre parler d’une enquête internationale, estimant que la République démocratique du Congo est un Etat souverain.

De ce fait, elle est capable de régler, seule, ce problème, en menant des enquêtes jusqu’à mettre la main sur les assassins qui doivent répondre de leurs actes devant les instances compétentes, conformément à la législation congolaise. Aux dernières nouvelles, la RDC est sommée, dans les 48 heures, d’ouvrir les portes à l’ONU pour mener ses enquêtes.

Le 1er juin, plusieurs Organisations non gouvernementales congolaises et internationales avaient appelé le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à lancer une enquête internationale sur ces violences meurtrières dans cette région, théâtre d’une rébellion depuis septembre 2016. Selon l’ONU, celles-ci ont fait plus de 400 morts et causé le déplacement de 1,3 million de personnes.

Par Godé Kalonji

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