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En perspective des voitures électriques d’ici 2040 : Les constructeurs automobiles se bousculent pour le cobalt congolais

ECONOMIE La Tempête des Tropiques

En perspective des voitures électriques d’ici 2040 : Les constructeurs automobiles se bousculent pour le cobalt congolais

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On ne le dira jamais assez que le cobalt, qui est la matière plus recherchée du moment, demeure le minerai du monde de demain.

Il est utilisé pour la fabrication des batteries de téléphones nouvelle génération comme les smartphones, le téléphone qui est devenu un outil de communication et plusieurs autres usages indispensable pour l’être humain, ainsi que des voitures électriques, appelées à prendre la place d’ici 2040  de celles d’hier et d’aujourd’hui roulant à base de carburant (essence et gazoil), dans la plupart de pays développés comme la France et la Grande Bretagne.

La République démocratique du Congo   dispose de plus de 60% des réserves de ce minerai. Ainsi, les constructeurs automobiles à travers le monde, plus particulièrement européens, se bousculent pour ce cobalt congolais. Une manne gigantesque pour la RD Congo qu’il est considéré comme aussi synonyme, dans le pays, de marché noir et de corruption, selon les experts dans le secteur et certaines organisations nationales de la société civile opérant dans la thématique de lutte contre la corruption.

Situation du cobalt en RDC

Pour l’heure, en RD Congo, le pays qui a assuré plus de deux tiers de la production mondiale en 2017, un mineur artisanal vend son minerai à l’état brut à 7.000 dollars américains la tonne aux négociants chinois. Ces derniers gèrent la plupart des comptoirs d’achat visibles dans les zones minières du grand Katanga.

Le minerai brut des creuseurs est revendu par les négociants chinois, plus rarement indiens, aux opérateurs industriels qui assurent une première transformation en RDC. Compte tenu des enjeux actuels de ce minerai au niveau mondial, les experts ne cessent de relever que Kinshasa joue avec les nerfs des marchés à travers la réforme du «Code minier», ainsi qu’avec le «Règlement minier» désormais élaboré.

Sans oublier que Kinshasa avait exigé, il y a quelques temps, aux sociétés minières de rapatrier 40% de leurs bénéfices en devises. Il ne faut surtout pas oublier que les opérateurs miniers se sont toujours montrés inquiets du Code minier congolais, taxant à 10% les métaux stratégiques dans le pays.

Concernant la Conférence Mining Indaba, en Afrique du Sud, lors de sa clôture, avait constaté que: «la concentration de la production de cobalt entre la RDC et la Chine fait peser un risque sur l’approvisionnement mondial». Aussi, l’abandon annoncé par la France et la Grande-Bretagne des véhicules à essence et diesel d’ici à 2040 et le virage de l’industrie automobile mondiale vers les véhicules électriques ont placé le cobalt au centre d’un débat complexe.

Pour l’heure, la première transformation mécanisée de ce minerai est entre les mains de sociétés et d’usines principalement étrangères: le géant canadien basé en Suisse Glencore et des noms moins connus, China Molybdenum-TFM, CDM (Chine), Chemical of Africa (Chemaf, gérée par un actionnaire indien).

Outre les creuseurs, ces usines disposent évidemment de leurs propres mines d’approvisionnement. Deuxième producteur en RDC derrière Glencore, China Molybdenum a racheté en 2016 pour 2,65 milliards de dollars à l’Américain Freeport ses 56% dans la concession de Tenke et Fungurume (TFM), un gisement de cuivre et cobalt qui s’étend sur 1.600 km2 de collines verdoyantes entre Kolwezi et Lubumbashi.

Le premier traitement industriel permet d’obtenir un produit intermédiaire, majoritairement de l’hydroxyde contenant 20 à 40% de cobalt (64.000 tonnes l’an dernier), du concentré contenant 5 à 20% de cobalt (environ 10.000 tonnes), et des alliages cuivre-cobalt (2.500 tonnes).

Le cobalt congolais est surtout vendu à la Chine. C’est le seul pays à avoir les capacités industrielles pour le transformer en batteries. L’approvisionnement en cobalt est un enjeu stratégique et les entreprises chinoises sont absolument partout dans l’est du Congo.

Projections

Les projections des experts indiquent que le marché mondial des batteries au lithium-ion devrait passer d’une valeur de 24 milliards d’euros en 2015 à 61 milliards à l’horizon 2024. Cette progression s’expliquant essentiellement par la demande de l’industrie automobile.

Selon ces nombreux experts, les véhicules électriques devraient représenter la moitié des ventes mondiales à l’horizon 2050.
Sur le marché mondial, le cobalt des iPhone d’Apple ou des batteries Tesla coûte 82.000 dollars la tonne, son prix de référence à la Bourse des métaux de Londres, a été multiplié par 2,7 en deux ans.

Par Lucien Kazadi T.

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