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REGIDESO : Etat, mandataires et syndicat interpellés

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REGIDESO : Etat, mandataires et syndicat interpellés

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La Régie de distribution d’eau de la RDC, en abrégé REGIDESO, traverse ces derniers temps un moment très critique. Vieille de 80 ans d’existence, elle risque de connaître la première grève de son histoire sur toute l’étendue du pays. Le président de la délégation syndicale a fait état de la situation de cette société commerciale au cours d’un entretien le vendredi 18 octobre dernier sur Top Congo FM. Fédé Kavuka a laissé entendre:

«Nous prenons l’opinion tant nationale qu’internationale à témoin et nous rejetons toute responsabilité ou tout désagrément pouvant survenir auprès du gouvernement qui ne veut pas payer les factures de la REGIDESO, alors qu’elle traverse une situation difficile actuellement».

Ainsi, il est demandé au Premier ministre de payer les factures des instances officielles en souffrance avoisinant  près de 150 millions $US.
On n’en est encore pas là. Fédé Kavuka invite les travailleurs à vaquer à leurs tâches journalières et de rester attentifs à l’appel qui peut intervenir au courant de la semaine, si jamais la Primature n’arrivait pas à recevoir leur mémorandum sur la situation sociale susceptible d’entamer le climat social au sein de la société.
Un Blackout est même envisagé à la Primature en allant y passer nuit avec tous les agents ainsi que leurs familles afin que le gouvernement puisse trouver la solution.

Tous interpellés

Si tous les regards sont tournés vers l’Etat, cela du fait lui qui est le premier abonné, s’il arrive à payer ses créances, la REGIDESO sera à même d’assurer ses responsabilités; les dettes contractées, l’exploitation et la charge sociale.
Mise en situation de concurrence après l’élaboration du «Code de l’eau», la REGIDESO assiste impuissante à la baisse de production et des recettes, suite à la vétusté de l’équipement  et d’autres problèmes liés au management, s’il faut se référer au Mémorandum adressé en date du 9 septembre au DG.

A cause de cette avarie, la grande usine de N’Djili pour la ville de Kinshasa, a présentement un rendement de 200 à 220.000 M3 /jour contre 330.000M3/jour. L’équipement obtenu sous appel d’offres de la part de Souza Pedro n’a rien résolu, du fait qu’il est sous-dimensionné. On s’affaire à présent à remettre les anciens appareils, en attendant ceux commandés dans le cadre 100jours en vue de remettre la production normale de l’ordre de 3.000M3/H au lieu 1.500 ou 1.600 M3/H. La ville de Kinshasa a besoin d’un million de M3 par rapport à la desserte actuelle estimée à 600.000 M3.

Le démembrement de la REGIDESO voulu par le régime passé dans les villes comme Kinshasa, Lubumbashi et Matadi n’est pas profitable à la société qui plonge davantage dans les difficultés avec des paiements irréguliers des salaires. Il en est aussi d’exploitation des forages, loin d’expertise de la REGIDESO, par certains industriels et hôteliers. Tout comme le lotissement de nouveaux quartiers qui se préoccupe moins de la desserte en eau, la démographie et le boom immobilier.

Si l’Etat est appelé à trouver des correctifs pour redresser la situation. Les mandataires publics à la tête de cette société sont tenus, de leur côté, de bien assumer leurs responsabilités. Ils doivent être animés d’un esprit managérial pour sortir l’entreprise du marasme financier. Privilégier la spécificité technique de l’entreprise que l’implantation des services externes sans aucune incidence sur le rendement serait la meilleure piste.

De son côté la délégation syndicale est appelée à jouer son rôle de promouvoir un climat d’entente au sein de l’entreprise et de veiller aussi à l’outil de production. Le syndicat doit combattre l’inégalité sociale. «On ne peut pas comprendre que dans une même unité de production que les uns aient une retraite dorée en touchant près de 300.000$US pendant que les autres se retrouvent avec 10.000$US».
La rencontre sollicitée par Fédé Kavuka à la Primature s’avère indispensable, en ce qu’elle ne manquera pas de susciter un débat de fonds sur l’avenir de la REGIDESO, exposée à la déchéance totale.

Par K.Kap

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