Les habitants de Boma, deuxième principale ville portuaire de la République Démocratique du Congo, vivent  la peur au ventre, suite à  la forte montée du niveau des eaux du Fleuve Congo qui font craindre des inondations du genre de celles qu’ils avaient  vécues en 2015 et 2016.  Traumatisés, certains habitants prennent déjà des dispositions pratiques pour se mettre à l’abri de la furie de ces eaux capables de tout ravager. C’est pourquoi ils se livrent discrètement à déplacer les biens de valeur de leurs maisons qu’ils vont cacher auprès des voisins, voire des membres de famille résidant à des endroits de la ville où ces eaux ne peuvent pas arriver quelque soit leur furie.
Cette situation alimente les conversations partout à travers la ville de Boma et préoccupe au plus haut point Marie-José Niongo Nsuami, maire de Boma, qui a effectué le jeudi 28 novembre dernier une descente à certains sites  de sa ville qui sont plus exposés aux éventuelles inondations. Il s’agit entre autres des beaches  Kungu et SEP-Congo où le 3/4 des bâtisses érigées constituées majoritairement des dépôts  et des bureaux sont en train d’être englouties lentement mais surement par la montée des eaux du fleuve.

Selon les techniciens de la Congolaise des Voies Maritimes (CVM) disposant d’une expertise avérée en la matière qui ont alerté l’autorité urbaine, le niveau d’eau à l’échelle d’étiage est présentement de 3,30 m au niveau de Boma, avec comme conséquence inévitable, si l’on n’y prend pas garde, le débordement des eaux du fleuve Congo par rapport à son lit initial.

Face à cette catastrophe naturelle qui pointe à l’horizon, Marie-José Niongo Nsuami lance un vibrant appel en direction des autorités tant nationales que provinciales pour peaufiner au plus vite des stratégies susceptibles d’épargner la ville de Boma d’éventuels dégâts matériels et des pertes en vies humaines comme ceux que la ville avait vécus  il y a quelques années.

L’autorité urbaine de Boma qui tient à la protection sans faille de ses administrés vivant le long de la rivière Kalamu et ceux dont les habitations sont situées en plein centre commercial ou en aval de la ville exhorte déjà ces derniers à prendre  vite  toutes les dispositions qui s’imposent pour se mettre à l’abri de cette catastrophe naturelle qui pointe à l’horizon. Elle a fait cet appel le vendredi 29 novembre dernier au terme d’une importante réunion qu’elle a présidée en la salle des réunions de la mairie de Boma à l’intention des leaders d’opinion, de la notabilité ainsi que des chefs des services et d’entreprises de sa ville.

Par Dieudonné Muaka Dimbi