Type de recherche

Pour réussir sa mission en RDC : L’agence nationale anti-corruption appelée à miser sur une stratégie efficace

A la une justice La Tempête des Tropiques SOCIETE

Pour réussir sa mission en RDC : L’agence nationale anti-corruption appelée à miser sur une stratégie efficace

Partager

Par GKM

“L’agence de prévention et lutte contre la corruption : combat perdu ou gagné d’avance ? “.Tel est l’intitulé d’une tribune publiée par Me Jean Claude Katende, prèsident National de l’association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho).

En effet, il y a quelques jours, le Président de la République a nommé les animateurs de l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption. Ces nominations sont bien accueillies, car elles permettent à cette agence de prendre forme, a fait savoir Jean Claude Katende dans sa tribune. Il a rappelé que l’Ordonnance créant cette agence avait déjà suscité beaucoup de débats au sujet de sa conformité ou pas par rapport à la Constitution.

Dans sa Tribune , Jean Claude Katende se base sur les facteurs de succès et ou d’échec de cette agence. Il parle de l’abondance d’actes de corruption..

Dans le domaine de prévention et de lutte contre la corruption, il y a trop à faire, note -t-il.
” Notre pays est corrompu de haut en bas. La corruption est à tous les niveaux de la société, voire dans les milieux où elle ne devrait pas être (par exemple dans les confessions religieuses)”, indique -t-il.

Pour lui, les animateurs de cette agence ne peuvent pas dire qu’ils ne travaillent pas faute des matières. Il se réfère à l’ancien Conseiller Spécial de Joseph KABILA en matière de lutte contre la corruption, le professeur Emmanuel LUZOLO BAMBI qui avait révélé que le Congo perdrait 15 milliards de dollars par an à cause de la corruption.

Pour Me Jean Claude Katende, il y a du travail en abondance pour les animateurs de l’agence.
Cette abondance ne peut être un facteur de succès que si l’agence met en place une stratégie qui lui permet de ne pas se perdre en s’attaquant à tout, mais de se focaliser sur l’essentiel dont l’impact devra être visible pour les congolais, a martelé Me Jean Claude Katende.

L’avocat fait état de la localisation de l’agence à la présidence de la République . Pour lui, le fait que l’agence dépende directement du Président de la République est à la fois un facteur de son succès, mais aussi de risque d’échec.
“Si la volonté du Président de la République de lutter contre la corruption est irréversible en parole et en actes, il est clair que l’agence peut faire son travail sans entraves et elle peut s’intéresser à tout le monde voire aux intouchables. En plus, elle aura les moyens politiques, financiers et matériels pour mener à bien ses actions” ajoute Me Katende.

Le président national de l’Asadho estime que cette localisation peut aussi être un handicap s’il arrivait que les proches biologiques ou politiques du Président soient impliqués dans les actes de corruption. ” Si l’agence devient incapable d’agir contre eux, elle ne convaincra plus personne”, écrit l’avocat et défenseur des droits de l’homme.
Il a fait allusion dans sa tribune à la disponibilité des citoyens à participer à la lutte contre la corruption.

Tous prêts à accompagner l’agence anti corruption

À en croire Katende, les Congolais sont contre la corruption même si certains d’entre eux en tirent un profit direct ou indirect. Cela veut dire que les citoyens et les ONG sont prêts à accompagner cette agence dans la réalisation de ses missions.
Cette agence ne peut pas réussir sans accompagnement des citoyens, insiste Katende qui appelle aussi les Congolais à accompagner les actions de l’agence de lutte contre la corruption.

Des signaux forts attendus

Il est important que l’agence envoie des signaux forts dès le départ, qu’elle s’engage à lutter contre la corruption à tous les niveaux sans complaisance, conseille Me Katende. ” Il faut que les actes parlent plus que les discours”, dit-il.

L’appui des partenaires internationaux est aussi important pour la réussite de cette agence. “Nous ne devons pas oublier que certains produits de la corruption sont dans certaines banques occidentales ou dans les paradis fiscaux. Pour traquer tous ces corrompus et corrupteurs internationaux, il est clair que l’appui des partenaires internationaux (Institutions, Etats, ONG) est important.

Mais il faut se garder de compter sur les financements internationaux pour faire fonctionner l’agence. Cela va lui faire perdre son indépendance et occasionner son échec.”, avertit Me Jean Claude Katende. Pour lui, l’agence anticorruption doit être totalement financée par les fonds nationaux.

La justice doit jouer son rôle

Pour y parvenir,. Me Jean Claude Katende estime que l’agence de prévention et de lutter contre la corruption n’est pas un tribunal. Mais elle est appelée à soumettre certains dossiers aux cours et tribunaux. “Il est important que les cours et tribunaux considèrent la lutte contre la corruption qui gangrène même les lieux judiciaires comme une priorité. La justice qui s’était déjà endormie en rapport avec la répression des actes de corruption doit se réveiller et s’engager dans ce combat.”, alerte Katende.

Pour lui, sans la participation de la justice, c’est l’échec de l’agence.

Il ya aussi la qualité des animateurs de l’agence qui compte aussi selon l’avocat.
“Je ne connais pas personnellement les personnes qui ont été nommées pour animer l’agence”, dit-il mais il n’a aucun avis à émettre sur les animateurs de cette agence technique.

De manière générale, les animateurs de l’agence anti corruption doivent être des personnes compétentes, ayant de l’expérience dans ce genre de travail et des valeurs éthiques de haut niveau, capables de résister aux actes de corruption et aux pressions familiales, tribales et politiques. Elles doivent aussi avoir une connaissance exacte du fonctionnement de la société congolaise, suggère le président national de l’Asadho.

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *