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Ituri : la peste bubonique s’ajoute à l’insécurité !

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Ituri : la peste bubonique s’ajoute à l’insécurité !

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La maladie qui a déjà fait une dizaine de morts sur 96 personnes atteintes connait un regain suite aux violences qui forcent les populations de cette région de se déplacer, laissant ainsi la possibilité aux rats de se multiplier Par YHR

Outre l’insécurité devenue chronique en Ituri, cette région meurtrie de l’Est de la République Démocratique du Congo fait également face à la résurgence de certaines maladies. Pour preuve, dix personnes sont mortes de la peste bubonique, sur les 96 cas détectés de cette terrible maladie dans la province de l’Ituri. C’est ce qu’a rapporté hier lundi l’agence congolaise de presse (ACP), citant un responsable local.

La zone de santé de Rethy, en territoire de Djugu, serait la plus touchée par la peste bubonique, avec 86 cas, suivie de la zone de santé d’Aru, avec six cas et celle de Logo dans le territoire de Mahagi, quatre cas. Tous ces détails émanent de Patrick Karamura, ministre provincial en charge de la Santé, qui a livré cette information à la presse locale amedi dernier.

Le ministre aligne le regain de cette épidémie parmi les conséquences des violences, qui obligent la population à se déplacer, laissant ainsi la possibilité aux rats de se multiplier. « Les quelques personnes qui sont restées sont maintenant les victimes de l’épidémie. Ce que nous craignons c’est, avec le retour de la population dans leur milieu où le nombre de rats a augmenté, le risque de la montée du nombre des cas », a relevé M. Karamura.

La montée du nombre des cas rédoutée  

La peste bubonique est la forme la plus courante de la maladie et se transmet de l’animal à l’homme par les piqûres de puces infectées ou par contact direct avec les carcasses de petits animaux infectés. Elle n’est pas facilement transmissible entre les personnes. Chez l’homme, la forme pulmonaire de la maladie – transmissible par la toux – peut être fatale en seulement 24 à 72 heures. La forme bubonique étant la moins dangereuse.

La peste est une anthropozoonose, soit une maladie commune aux humains et aux animaux. Elle est causée par le bacille Yersinia pestis, découvert par Alexandre Yersin de l’Institut Pasteur en 1894. Ce bacille est aussi responsable de pathologies pulmonaires de moindre gravité chez certains petits mammifères et animaux de compagnie (on parle dans ce cas de peste sauvage).

Une maladie commune aux humains et aux animaux

La peste humaine peut prendre trois formes : bubonique, pneumonique et septicémique. La peste est d’abord une zoonose affectant surtout les rongeurs. Dans ces foyers enzootiques, plus de 200 espèces ont été recensées, dont une quarantaine sont des réservoirs permanents, comme des marmottes (Asie Centrale), des gerbilles (Afrique du Sud) et meriones au Proche-Orient.

Les spermophiles (écureuils fouisseurs) jouent aussi un rôle important en Russie du Sud-Est (Spermophilus suslicus, S. fulvus…) ; de même dans l’Ouest des États-Unis (S. variegatus, S. becheyi) où l’on trouve aussi les chiens de prairie. Si l’unanimité est faite sur le modèle général rongeurs-puces-humains, de nombreux problèmes de détail (espèces exactes en cause, modalités et mécanismes…) restent controversés et en cours de discussion.

Il existe aussi une peste tellurique, où la bactérie peut se conserver par le froid et se multiplier dans le sol. C’est particulièrement le cas dans les terriers de rongeurs après une épizootie de peste. Lorsqu’une région se repeuple de rongeurs, ils réoccupent les terriers vides et contractent à nouveau la maladie par inhalation ou ingestion lors du fouissement. Ce phénomène pourrait expliquer le caractère cyclique de la peste, après disparition apparente.

Depuis la fin du XXe siècle, 33 pays renferment un foyer de peste

Depuis la fin du XXe siècle, 33 pays renferment un foyer de peste (circulation à bas bruit du bacille pesteux dans le réservoir animal). Il existe une tendance générale à l’extension géographique, sans doute liée à des modifications anthropiques de l’environnement ou à la colonisation de nouveaux territoires par des rongeurs commensaux (vivant à proximité de l’homme) tel le rat noir.

Cependant, la distribution géographique de la peste humaine est plus limitée que les foyers naturels.
Les deux plus grandes épidémies de peste depuis les années 1990, sont celle de l’Inde en 1994 (874 cas et 54 décès) et celle de Madagascar en 2017 (597 cas et 55 décès). De 2010 à 2015, 3 248 cas de peste humaine ayant causé 584 décès ont été répertoriés à travers le monde.

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