Craignant le vote des sénateurs dont la position était catégorique, le président et cinq membres
du bureau ont démissionné par écrit, tandis que le 1er vice-président Samy Badibanga
a été épargné suite à l’absence de l’auteur de la pétition le concernant
Par DMK

Malgré les tentatives du président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba, de faire obstruction à l’examen de la pétition initiée contre lui par un groupe de 64 sénateurs pour faire la lumière sur la gestion jugée opaque des finances de cette institution, le président de la Chambre haute du Parlement et son bureau sont tombés comme un fruit mûr. Le constat a été fait au cours de la plénière tenue le vendredi 05 sous la présidence du doyen d’âge, Léon Mamboleo.

Ayant compris qu’il avait perdu la confiance de la majorité de cette Chambre, le président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba, a préféré démissionner par écrit, imité en cela par cinq autres membres de son bureau. Un reflexe qui a permis au bureau Thambwe d’éviter l’humiliation qui pointait à l’horizon, quand on sait qu’outre les pétitions, ce bureau était aussi sommé de justifier l’usage fait de 107 milliards de francs congolais reçus du trésor public.

La facilité avec la laquelle le Bureau Thambwe est tombé est la preuve que le climat était déjà malsain au sein de la Chambre haute du Parlement dont le perchoir donnait l’impression de n’avoir pas de compte à rendre aux autres membres de cette institution.
Dans sa lettre de démission dont lecture a été faite devant la plénière, Thambwe Mwamba a rejeté les griefs portés contre lui par les signataires de la pétition, avant d’annoncer, dans la même correspondance, sa décision de démissionner de la présidence du Sénat.
Le 2ème vice-président de la Chambre haute, les deux Rapporteurs ainsi que les deux questeurs ont également démissionné, par écrit, de leurs fonctions, juste avant que les pétitions déposées contre eux soient soumises au vote.

Quant au 1er vice-président Samy Badibanga, il doit sa « survie  miraculeuse » à l’absence de l’auteur de la pétition le concernant. Il sied de rappeler que les sénateurs signataires de pétitions reprochaient au président de la Chambre haute une gestion très opaque des finances de cette institution.

Accusation du reste confortée par des données brandies par l’Inspection Générale des Finances qui, dans une correspondance dont copie est parvenue hier jeudi à La Tempête des Tropiques, invite le président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba, et ses services, à fournir des justifications sur l’usage de plus 107 milliards des FC (53 500 000 USD) mis à la disposition du Sénat par le trésor public.

 Selon cette correspondance, conformément aux dispositions légales et règlementaires, l’Inspection Générale des Finances (IGF) accordait au président de la Chambre haute un délai de 5 jours à dater de la réception de cette correspondance, pour fournir les justifications relatives à l’usage des 53,5 millions de dollars reçus du trésor public. 

Il reste à connaître les conclusions que l’Inspection Générale des Finances réservera aux explications peu convaincantes fournies par écrit par le président démissionnaire de cette Chambre. Depuis un temps, une crise de confiance semblait régner entre le Bureau du Sénat et les membres de cette institution.

Le mécontentement des élus des élus avait commencé lorsque ces derniers ont constaté que le Bureau dirigé par Alexis Thambwe Mwamba s’était permis de faire réfectionner les installations du Sénat, sans avoir préalablement recueilli l’avis de la plénière.
Exécutés dans un marché de gré à gré et sans la transparence requise, ces travaux auraient coûté 4 millions de dollars US au trésor public.

Certains membres de la Chambre haute du Parlement reprochaient également au Bureau Thambwe le non paiement de frais de fonctionnement de différentes commissions depuis plusieurs mois.