Outre la bataille de la sécurisation de l’Est du pays, théâtre de divers groupes armés, Sama Lukonde doit aussi innover pour renflouer les caisses vides de l’Etat, lutter contre la corruption et la fraude, sauver la gratuité de l’enseignement de base, réhabiliter les routes de desserte agricole et préserver les acquis de la lutte contre la Covid-19.
Par DMK

La tâche qui attend le Premier Ministre nommé par le Président de la République, après le crash de la coalition CACH – FCC, s’annonce herculéenne. Issu de la nouvelle coalition « Union sacrée de la Nation », Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge devra faire preuve de beaucoup d’imagination et d’efforts, s’il tient à redonner le sourire aux Congolais dont la situation socio-économique tarde à s’améliorer.

Le successeur du patriarche Ilunga Ilunkamba à l’Hôtel du Gouvernement hérite, en effet, d’une situation alarmante dans plusieurs secteurs de la vie nationale. C’est le cas, entre autres, du volet sécuritaire où sa mission consistera à asseoir l’autorité de l’Etat dans la partie-Est du pays, mise à mal par la présence de plusieurs groupes armés nationaux et étrangers qui continuent à y semer quotidiennement la mort et la désolation.

Le dernier exemple en date c’est l’assassinat de l’Ambassadeur d’ Italie, M. Luca Attanasio, le lundi 22 février 2021, dans le territoire de Rutshuru, suite à une embuscade tendue par des présumés rebelles FDLR, alors que le jeune diplomate effectuait une visite de travail dans la province du Nord-Kivu.

Sécurité rime avec finances

Mais, pour mieux lutter contre l’insécurité chronique qui sévit depuis plusieurs années dans la partie orientale de la RDC, le Premier Ministre Sama Lukonde a tout intérêt à doter son Gouvernement de moyens de sa politique. Raison pour laquelle il a pris l’engagement, après sa nomination par le Chef de l’Etat, de maximiser les caisses de l’Etat en recourant, entre autres, à la lutte contre la fraude et la corruption dans différents secteurs de la vie nationale.

Les Congolais attendent voir comment le nouveau chef de l’exécutif national va, avec son gouvernement, traduire en actes son engagement de lutter contre la fraude et la corruption, quand on sait que ces deux fléaux gangrènent notre société depuis des lustres. La République démocratique du Congo, nul ne l’ignore, n’exporte pas grand-chose, hormis les minerais bruts (cuivre, cobalt, diamant, or, …) extraits de son sous-sol.

Le marché international étant quasiment plombé par les conséquences de la pandémie de Covid-19, le nouveau locataire de l’immeuble dit « Intelligent » devra faire montre d’imagination pour renflouer les caisses de l’Etat.
A défaut de compter sur l’agriculture, Sama Lukonde pourrait alors miser sur le fisc sans trop tirer sur la corde, étant donné que ce secteur, à l’instar d’autres, n’est pas épargné par les conséquences de la pandémie sur l’économie nationale. Autrement dit, le Premier Ministre et son équipe auront à marcher sur les œufs, tout en veillant à ne pas les casser !

Le pari social aussi

L’échéance électorale de 2023 n’étant plus loin, l’homme sur qui le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, vient de jeter son dévolu pour concrétiser sa vision et redonner le sourire aux Congolais, doit s’entourer de ministres et vice-ministres non seulement compétents, mais aussi déterminés à relever les multiples défis qui attendent le nouvel exécutif national.
En deux ans, tout doit être mis en œuvre par le gouvernement Lukonde pour accompagner efficacement le Chef de l’Etat dans la concrétisation de sa vision d’un Congo voulu meilleur.

L’un des points sur lesquels Fatshi mise dans le quinquennat en cours, c’est la réussite de la gratuité de l’enseignement de base à travers le pays. Un pari initié avec courage par le Chef de l’Etat pendant la difficile coalition FCC – CACH, mais qui a été torpillé par le FCC via le controversé ministre qui dirigeait cet important secteur de la vie nationale.

Après le crash confirmé de la coalition FCC – CACH et l’entrée en fonction imminente du gouvernement de l’Union sacrée de la Nation, le moment est donc venu de redresser la barre en corrigeant les erreurs commises par le ministre sortant de l’EPSP concernant la prise en charge des enseignants.

A tous ces défis s’ajoutent également d’autres tels que la réhabilitation des routes à travers le pays, notamment les routes de desserte agricole, l’amélioration du climat des affaires (pour booster la création d’emplois), la lutte contre la flambée de prix des biens de première nécessité.

Pour relever tous ces défis qui ne sont pas de moindres, la RDC n’a pas besoin d’un gouvernement éléphantesque, mais d’une équipe gouvernementale réduite et déterminée à travailler uniquement pour le bien-être de tous les Congolais. De ce choix dépendra la réussite de la mission que le Chef de l’Etat vient de confier au Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde ainsi qu’au gouvernement que celui-ci s’affaire présentement à former.

Sauf imprévu, la composition de ce gouvernement dit « de combat » sera connue d’ici le 15 mars 2021, date de l’ouverture de la session parlementaire de mars.