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ESU: les facultés de Médecine mises en difficulté: la décision ministérielle prise à la hâte

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ESU: les facultés de Médecine mises en difficulté: la décision ministérielle prise à la hâte

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Par LM

La décision du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Muhindo Nzagi, d’interdire les inscriptions aux années de recrutement dans certaines facultés de médecine est hâtive, irrégulière et émotionnelle dénotant un populisme politique dommageable, selon plusieurs scientifiques.

Sur le plan de la forme, la théorie de l’acte contraire ou le parallélisme de forme voudrait que les facultés de médecine ayant reçu l’autorisation de fonctionner par voie d’arrêté, soient fermées par la même voie. Quelle est la préséance juridique d’une circulaire sur un arrêté ?

Quant au fond, il soutient que l’Ordre des médecins n’a pas, dans sa prérogative, la compétence de proposer les listes des facultés de médecine qui doivent être fermées. L’Ordre des médecins est une juridiction spécialisée de l’ordre administratif censée réguler la profession de médecin.

Autrement dit, veiller au respect de l’éthique médicale (déontologie médicale)

Deuxièmement, le sort réservé aux étudiants en cours de Cursus académique des facultés de médecine fermées n’est pas bien explicité.
Aussi, la RDC à moins de 5% de médecins par rapport aux 100% attendus selon l’OMS ( démographie et son étendue de la RDC). Si le ministre prétend résoudre le problème de qualité des médecins, quelle est la réponse réservée à la problématique de la quantité des médecins en RDC ?

Surtout quand on sait que ce pays a un médecin pour plus de 10 000 habitants. Tandis que dans certains pays d’Afrique, c’est un médecin pour 50 habitants déjà !

De même, en voulant résoudre le problème de la qualité de l’exercice médical, quelle est la réponse réservée aux tradipraticiens qui exercent la fonction médicale ( chirurgie, les prescriptions médicales…) en violation flagrante des règles de l’art. Et le plus dramatique, c’est que ces derniers utilisent par voie médiatique leur “médecine moderne tradipraticienne”.

Concernant l’objectivité, on vit le siècle de lumière. Quels sont les critères objectifs de cotation qui ont permis la sélection des universités viables ? Puisque, des enseignements qui donnent cours à l’Université Simon Kimbangu et l’Université Technologique Bel Campus, lesquels sont moins meilleurs que ceux de l’Université de Mbujimayi ou l’Université de Tshumbe ? La même question vaut aussi pour l’infrastructure, le nombre d’étudiants…

Surtout que la plupart des médecins qui encadrent des étudiants de l’Unikin pendant le stage académique de 4ème Doctorat aux Cliniques universitaires de Kinshasa, sont issus de l’USK et Bel Campus. Et ils prouvent de quoi ils sont capables.
En réalité, le problème n’est pas seulement la faculté de médecine, mais l’enseignement supérieur dans son ensemble. Quelle est la réponse réservée aux facultés de Droit, Sciences politiques, Economie, Relations internationales… qui souffrent toutes de mêmes maux ?

Si aujourd’hui, la portée téléologique du métier médical est de s’occuper de la santé d’un être humain, pour les juristes et autres de sciences sociales, c’est pour la santé et la vie de la société. Voudra-t-on sous estimer la qualité de ceux qui sont appelés à réguler la santé et le fonctionnement de la société (juristes, politologues, psychologues…) au profit de ceux qui régulent la santé des individus (médecins) ?

Le corps humain est régi par des lois physico-biologiques qui assurent l’homéostasie du milieu intérieur. Mais sans régulation externe, impossible d’une telle simulation pour la société. Une décision ayant des préjudices pareils, provenant de l’État, devrait, à priori, avoir l’approbation du Conseil des ministres.

Ce, pour justifier, d’une part, son opposabilité, et d’autre part, l’objectivité dans la sélection des facultés à fermer. La dégradation de la qualité de l’enseignement supérieur et universitaire en RDC est due à la modicité de salaires des enseignants, aux conditions de travail précaires et à l’absence de politique appropriée.

La plupart des enseignants qualifiés ont opté pour la politique en remerciant la science et la noble profession d’enseignants. Quelle est la réponse réservée à cet aspect des choses ?

Si la viabilité dont est question, est basée sur le nombre de professeurs recquis pour son fonctionnement, quelle est la politique mise en place pour augmenter le nombre de professeurs aujourd’hui, dont la plupart sont des anciens boursiers ?

La Constitution du 18 février 2006 de la République démocratique du Congo, telle que modifiée à ce jour par la loi numéro 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution, garantit l’opposition à une décision illégale, arbitraire.