Le richissime Katangais pris de vitesse, alors qu’il avait sollicité le premier une
enquête indépendante sur les incidents de Lubumbashi du 24 avril

” J’ai donné injonction au Procureur Général de la République (PGR) d’ouvrir un dossier judiciaire dans l’ex province du Katanga. Nous avons la preuve documentée que plusieurs anciens militaires américains, qui se trouvent actuellement au Katanga sont au service de Moïse Katumbi “. C’est en ces termes que s’est exprimé hier mercredi 4 mai devant la presse le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba.

En moins de trois ans, l’ancien gouverneur de la province de l’ex Katanga, Moïse Katumbi Chapwe, a jusque là démontré qu’il s’est démarqué une fois pour toutes du pouvoir en place, dont il a été l’un des fidèles. Alors qu’il prenait lentement ses distances avec le pouvoir, Moïse Katumbi s’est dévoilé publiquement au retour d’un voyage médical en Europe lorsqu’il a mis en garde ce pouvoir contre un troisième ” faux penalties ” devant une foule de Lushois (hommes, et femmes) venue l’accueillir.

Depuis lors, le divorce entre le sponsor du Tout Puissant Mazembe et le pouvoir était consommé. Toutefois, il a fallu attendre l’éclatement de la province du Katanga en quatre provincettes à la faveur des démembrements des provinces visées par la constitution pour voir le richissime gouverneur du Katanga rendre le tablier.

Plus de 400 étrangers pour soutenir MK

Désormais simple citoyen, Moïse Katumbi fait face aux différents coups lui assenés par ses anciens maîtres. Le ministre signale en outre qu’après la démission de Moise Katumbi de ses fonctions de Gouverneur de l’ex province du Katanga, les services de l’Etat ont observé la présence des gardes du corps d’origine étrangère.

Plus de 400 étrangers, anciens marines américains et commandos sud-africains, seraient en situation irrégulière au Katanga depuis novembre 2015, au lendemain de la démission de Moise Katumbi, en se faisant passer pour des agriculteurs dans la ferme de l’ancien Gouverneur, fait remarquer le ministre.

L’enfant rebelle est considéré comme ayant commis l’opprobre au sein de son ancienne famille politique. Et d’ailleurs, poursuit le ministre, des membres de sa garde rapprochée ont été arrêtés le 24 avril dernier à Lubumbashi, lors d’une manifestation de l’opposition.

Quatre personnes au total dont un Américain, ils ont été transférés à Kinshasa. Le ministre pense en outre que cette démarche est une tentative de passer par une épreuve de force, si jamais les élections n’étaient pas organisées.

Tirs à balles réelles

Le 24 avril dernier, l’ ” enfant rebelle ” accusait les forces de l’ordre d’avoir tiré à balles réelles sur ses partisans qui manifestaient pacifiquement au cours d’une marche en faveur de l’instauration de la démocratie.

A cet effet, l’ex Gouverneur sollicite du gouvernement l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur la bavure policière. Aujourd’hui, il est pris de vitesse par un dossier judiciaire diligenté par le PGR, sur instruction du ministre de la Justice, garde de sceau et droits humains, Alexis Thambwe Mwamba.

Si jamais les soupçons qui pèsent sur l’ancien Gouverneur au sujet de la présence des mercenaires étrangers sur le sol Katangais, et qui seraient à ses services, s’avéraient exactes, cela lui vaudrait sans nul doute une déchéance politique. C’est cela l’objectif caché du pouvoir aux yeux des observateurs avertis.

Moïse Katumbi étant devenu un adversaire redoutable. Dans le cas contraire, si l’affaire est montée de toutes pièces avec des éléments de preuves fallacieux, alors l’effet boumerang rehausserait la côte de popularité de la personne qu’on accuse aujourd’hui de tous les maux mais qui étaient choyés hier.

Par G.O