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Selon le ministre congolais de la Santé : Les attaques armées ont aggravé l’épidémie d’Ebola au Nord-est de la RDC

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Selon le ministre congolais de la Santé : Les attaques armées ont aggravé l’épidémie d’Ebola au Nord-est de la RDC

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Le ministre congolais de la Santé, le docteur Oly Ilunga Kalenga a animé une conférence de presse, le 07 juin dernier au Salon bleu de l’immeuble du gouvernement à Kinshasa-Gombe, pour faire le point de l’évolution de l’épidémie de maladie à virus Ebola qui sévit dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, au Nord-est de la RDC. Le ministre Ilunga a analysé en 5 points cette épidémie, 10 mois après sa déclaration officielle, soit le 1er août 2018.

Un des points saillants abordés par le ministre de la Santé porte sur les attaques armées qui sont responsables de l’augmentation rapide des cas de maladie à virus Ebola au Nord-est du pays. Il a donné des chiffres qui édifient à ce sujet. La barre des 1.000 cas d’Ebola au Nord-Kivu et en Ituri a été atteinte le 24 mars 2019, soit près de 8 mois (environ 33 semaines) après la déclaration de l’épidémie. Il s’est fait qu’en 10 semaines seulement, ce nombre a doublé pour atteindre 2.000 cas le 2 juin 2019. Que s’est-il donc passé pour qu’on connaisse une telle augmentation des cas en deux mois?

Le ministre Ilunga explique: «cette augmentation rapide des cas est directement liée aux attaques armées contre les équipes et les opération de riposte à Ebola à Butembo et à Katwa. Ces attaques ont commencé avec les incendies des centres de traitement d’Ebola fin février 2019 et ont atteint un point culminant avec le meurtre du docteur Richard Mouzoko Kiboung de l’OMS le 19 avril 2019».

Après chaque attaque armée, a-t-il indiqué, les activités de riposte nécessaires pour briser la chaine de transmission du virus sont interrompues pour une durée indéfinie. Par conséquent, une augmentation des cas de maladie à virus Ebola était observée tous les 10 à 15 jours après chaque attaque.

L’épidémie d’Ebola la plus complexe de l’histoire du monde

Un autre point saillant abordé par le ministre de la Santé est la complexité de cette épidémie. Il a déclaré que c’est l’épidémie la plus complexe de l’histoire en raison de la densité et mobilité de la population et du contexte sécuritaire dans la région. La partie Nord de la province du Nord-Kivu est l’une des régions les plus peuplées de la RDC. Et puis, le nombre de personnes déplacées au Nord-Kivu est estimé à plus de 1 million. Concernant l’insécurité, une centaine de groupes armés sévissent dans la plupart des zones affectées par l’épidémie de maladie à virus Ebola.

Le Dr Ilunga a, par ailleurs, relevé le fait qu’il y a des réussites non négligeables dans la riposte à Ebola. Il a parlé notamment d’une légère amélioration de la situation sécuritaire et du confinement géographique de l’épidémie. En effet, l’épidémie de maladie à virus Ebola est confinée dans 22 zones de santé comprenant 188 aires de santé situées dans 2 provinces, le Nord-Kivu et l’Ituri.

En 10 mois, l’épidémie n’a pas atteint une autre province ni un pays voisin.
A la date du 3 juin 2019, 10 zones de santé avec 110 aires de santé (58% du total), ont passé plus de 21 jours (période d’incubation de la maladie) sans notifier de nouveaux cas. Les 10 zones de santé concernées sont Alimbongo, Kyondo, Oicha, Kayna, Mutwanga, Komanda, Bunia, Rwampara, Nyankunde et Tchomia.

Par Norbert Tambwe

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