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Devant le Conseil de Sécurité à New York : «La RDC se construit», affirme la cheffe de la Monusco

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Devant le Conseil de Sécurité à New York : «La RDC se construit», affirme la cheffe de la Monusco

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Dans son exposé, Mme Leila Zerougui a laissé entendre que les réformes audacieuses promises par Félix Tshisekedi devraient, si elles sont mises en oeuvre, conduire au renforcement des institutions du pays et à l’amélioration des conditions de vie des Congolais
Par GKM

De passage à New –York, au siège des Nations Unies, Mme Leila Zerougui, Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU en RDC s’est confiée à nos confrères de l’ONU Info (site web relayant les informations des Nations Unies)  pour faire le point sur la situation politique au Congo-Kinshasa.

Selon elle, la République Démocratique du Congo se construit après les élections de décembre dernier. Pour la cheffe de la MONUSCO, l’heure est désormais à l’établissement du gouvernement et à la mise en œuvre de son programme.
En effet, depuis le début de l’année en cours, le Congo-Kinshasa connaît, pour la première fois,  la passation du pouvoir à l’opposition par le biais d’élections. L’appui à ces élections était parmi les priorités de la Mission onusienne dans ce vaste pays au cœur de l’Afrique et pour lequel son mandat prolongé pour une durée de neuf mois est adapté aux réalités sur terrain.

L’ONU salue la gouvernance Fatshi, mais… 

Plus de six mois après la tenue des élections, la situation en RDC est à la fois satisfaisante et préoccupante, a indiqué la Représentante spéciale de l’ONU dans le pays. « Le Président Tshisekedi a clairement exprimé son intention d’initier des réformes audacieuses, lesquelles, si elles sont totalement mises en œuvre, devraient conduire au renforcement des institutions congolaises et à l’amélioration des conditions de vie des Congolaises et des Congolais », s’est félicitée Leila Zerrougui lors de son exposé devant le Conseil par vidéoconférence le 24 juillet dernier.

Elle a , à cet effet  noté une amélioration progressive des relations entre la République démocratique du Congo et ses voisins depuis la prise de fonction de Félix Antoine Tshisekedi, soulignant que le Chef de l’État est activement engagé dans des initiatives diplomatiques afin de faire de la région des Grands Lacs « un havre de paix et de développement grâce à la promotion de bonnes relations de voisinage et d’une intégration économique régionale ».

Mme Zerrougui a toutefois regretté que le nouveau gouvernement ne soit toujours pas formé, malgré la nomination du Premier ministre le 20 mai dernier. « L’absence d’un gouvernement opérationnel est préjudiciable à la mise en place de relations solides avec les partenaires et à la mise en œuvre d’importantes réformes de la gouvernance et des institutions, qui pourraient contribuer à la consolidation d’un processus de transition encore fragile », a averti la cheffe de la Mission de l’ONU en RDC.

La Représentante spéciale a dit avoir rencontré les principales parties prenantes à ce processus, les encourageant « à préserver les acquis engrangés lors des élections et de la passation pacifique du pouvoir et à faire les concessions nécessaires pour finaliser la composition du gouvernement ». Elle estime avoir observé des démarches constructives.

Inquiétudes de l’ONU sur les violences à l’Est

Mme  Leila Zerrougui s’est dit très inquiéte des violences qui persistent dans la partie Est du pays, y compris les attaques commises par les ADF, la présence des groupes armés dans le Masisi et les violences intercommunautaires en Ituri, où plus de 350.000 personnes ont été déplacées et 733.000 ont besoin d’une assistance humanitaire.

« Je m’inquiète de la situation dans la province de l’Ituri où les perturbateurs alimentent les tensions ethniques en tentant de provoquer les violences intercommunautaires », a déploré la Représentante spéciale. Elle a souligné que les violences demeurent la principale cause des besoins humanitaires en République démocratique du Congo.  Le pays se retrouve ainsi confronté à de multiples situations d’urgence y compris des déplacements forcés et des menaces sécuritaires.

Forte mobilisation contre l’épidémie d’Ebola

Leila Zerrougui a également remercié les donateurs pour leur généreuse contribution dans la riposte contre l’épidémie d’Ebola qui sévit à l’est du pays et qui a tué au moins 1.700 personnes.  Elle a expliqué que l’apparition des cas de la maladie à Goma et en Ouganda, en dehors de Beni et Butembo, avait mené l’Organisation mondiale de la santé à déclarer l’épidémie une « urgence de santé internationale ».

« Je saisis cette occasion pour souligner que les problèmes rencontrés dans l’éradication de cette maladie ne sont pas seulement de nature épidémiologique, mais qu’ils sont également liés à divers facteurs politiques et sociaux, dont les activités de groupes armés tels que l’ADF et les Maï-Maï, ainsi que la méfiance persistante de la communauté envers la réponse à l’épidémie », a déclaré Mme Zerrougui.  Face à ces situations, a affirmé la Représentante spéciale, la Mission des Nations Unies pour stabilisation en  République démocratique du Congo (MONUSCO) utilise au mieux les fonds mis à sa disposition, même si nos défis budgétaires poussent nos ressources à l’extrême, a-t-elle fait valoir.

S’agissant de la formation du gouvernement,  le Conseil de sécurité a souligné qu’il importait de former un gouvernement en RDC « capable de tenir les engagements pris par le Président Tshisekedi en faveur de l’unité nationale, du renforcement de l’État de droit, de l’intégration politique et de la consolidation de la paix ».

Le Conseil salue les efforts de Fatshi

Dans une déclaration à la presse publiée jeudi dernier dans la soirée, les  Quinze pays membres du Conseil de sécurité ont salué les efforts déployés par le Président Tshisekedi en faveur de la réconciliation, de la paix et de la stabilité en RDC, notamment les mesures qu’il a prises pour ouvrir l’espace politique, telles que la libération de membres de l’opposition et de la société civile, le retour des acteurs politiques dans le pays, et les efforts en faveur de la liberté d’opinion et d’expression.

Ils ont encouragé le nouveau chef d’Etat congolais à poursuivre son action pour respecter son engagement à faire en sorte que le gouvernement de la RDC respecte les droits humains et les libertés fondamentales.  Le Conseil s’est, en outre, félicité de l’engagement pris par le Président Tshisekedi de lutter contre la corruption et l’impunité, et ont appelé à redoubler d’efforts pour que les responsables de ces crimes répondent de leurs actes.

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