Malgré l’espoir suscité par l’avènement d’un nouveau pouvoir aujourd’hui, incarné par F . Antoine Tshisekedi au sommet de l’Etat, la RD Congo continue à être le théâtre des actes d’insécurité et d’atteintes aux droits de l’homme.

C’est notamment le cas dans la ville-province de Kinshasa, où des enlèvements sont encore déplorés. Le dernier cas en date, c’est l’enlèvement de Mme Ewile, épouse de Cyrille Ndjondo, ancien  comptable à la Présidence de la République à l’époque du régime Joseph Kabila, et de sa fille âgée de 14 ans par des hommes armés, dans la nuit du samedi 08 juin 2019, aux environs du stade Tata Raphaël (ex -stade du 20 mai), dans la commune de Kalamu.

Selon un témoin ayant requis l’anonymat, Mme Evelyne Ewile et sa fille revenaient d’une fête de mariage à bord d’une  voiture conduite par leur chauffeur lorsqu’une jeep 4×4 transportant des hommes armés  en tenues civiles est venue leur barrer la route. Ces hommes ont ensuite contraint la pauvre dame âgée d’une trentaine d’années et sa fille à monter de force à bord de la fameuse jeep pour une destination inconnue.

Selon la source, Mme Evelyne Ewile était traquée par des personnes qui la soupçonnaient  de cacher le lieu où se trouverait son mari. Ce dernier serait encore recherché par la justice congolaise depuis sa disparition de la prison centrale de Makala, où il était détenu.

Pour rappel, le mari d’Evelyne Ewile qui n’est autre que Cyrille Ndjondo avait été arrêté en avril 2018 à la demande de son ancien employeur pour avoir démissionné de son poste de comptable alors que le département auquel il prestait avait encore besoin de lui, pour faire face aux audits qui s’annonçaient. Surtout que son départ brutal aurait occasionné des dépenses importantes et jugées inéligibles et que la RDC doit rembourser aux différents bailleurs de fonds.

En claquant la porte, Cyrille Ndjondo, alors comptable au département violences sexuelles, un service de la présidence de la République que dirigeait Mme Jeanine Mabunda (actuelle présidente de l’Assemblée nationale) aurait ainsi voulu exprimer sa désapprobation face à la gestion jugée calamiteuse des fonds censés être alloués à la lutte contre les violences sexuelles en RDC, mais qui auraient été utilisés en grande partie pour des raisons politiques.

L’arrestation du comptable démissionnaire en avril 2018 serait donc probablement liée à la crainte de son ancien employeur de voir cette mauvaise gestion des fonds être portée sur la place publique. Surtout que le mari de la femme enlevée a eu à résister aux pressions de son ancien employeur pour le faire adhérer au PPRD, parti créé par Joseph Kabila, l’ancien président de la République devenu sénateur à vie.