Type de recherche

Goma : Judith, une électricienne qui vit de son métier

La Tempête des Tropiques Page de la Femme SOCIETE

Goma : Judith, une électricienne qui vit de son métier

Partager


Par GKM

Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, une seule femme au milieu d’un groupe de plus de vingt mécaniciens masculins, Judith réussit très bien dans son travail d’électricienne automobile. Ses compétences lui ont valu la confiance de ses supérieurs, qui l’ont nommée seule réparatrice des véhicules en panne électrique dans l’un des grands garages de la ville.

Mais cela n’a pas été toujours facile. “J’ai commencé en 2019. Ce n’était pas facile, au début, les membres de ma famille ne m’encourageaient pas à faire ce travail. Mais aujourd’hui, grâce à la performance, grâce à ce que j’apporte dans la famille, ma maman et les autres membres de ma famille commencent déjà à me soutenir”, explique-t-elle.

Même si Judith a des compétences déjà adéquates pour l’exercice de son métier, elle compte aller plus loin dans ses études, pour être encore plus performante. “Je compte aller poursuivre ma formation en électricité automobile à Kampala, en Ouganda. J’économise un peu d’argent à cette fin, la formation pourra durer six mois environ. Voilà mon projet que je veux réaliser dans les jours à venir”, dit-elle avec enthousiasme.

Magnifique, une receveuse à Goma

Tout comme Judith, Magnifique a décidé d’exercer un métier traditionnellement occupé par des hommes. La jeune femme accueille les clients dans le bus. Elle est la seule et l’unique receveuse de la ville de Goma. Les receveurs, qu’on appelle ici “Atalaku”, ont la tâche de chercher les clients, les accueillir et les faire payer quand ils arrivent à la destination.

Ce travail est généralement fait par des hommes, qui souvent sont méprisés par la communauté. Magnifique a commencé à travailler par nécessité, mais aujourd’hui elle veut montrer aux gens qu’une femme peut exercer ce métier en se faisant respecter.
“Ma mère travaillait dans un office notarial de Goma, puis son contrat a été résilié”, se souvient-elle.

“Quand elle a perdu son emploi, j’ai jugé bon de ne pas rester oisive, c’est ainsi que j’ai embrassé ce métier pour subvenir à mes besoins primaires. Quand je fais mon travail, je me sens très bien, je me sens libre quand j’exerce mon métier. Mais il y a ces gens qui me découragent, ils ne veulent pas que je fasse ce travail, et certains même m’insultent, mais malgré tout cela, je l’aime.”

La passion que Magnifique voue à son travail se reflète dans la qualité de ses rapports avec les clients.
A la grande satisfaction de Ghislain, le chauffeur du bus dans lequel elle est receveuse. Pour lui, “Magnifique est courtoise, elle a du respect envers des clients, contrairement aux receveurs hommes qui peuvent facilement insulter les passagers.
Je peux encourager d’autres demoiselles à embrasser ce métier pour que les clients de bus soient toujours respectés.”