Par N.T.

C’est une véritable sonnette d’arme que lance l’ordre national des pharmaciens de la République Démocratique du Congo. Selon le président du conseil national de cet ordre (CNOP), Glorry Panzu, dans une récente déclaration à la presse, ce vaste pays compte moins de 100 officines pharmaceutiques (communément appelées pharmacies) autorisées et qui répondent aux normes. ” Nous devons savoir qu’à ce jour, avec moins de 100 officines pharmaceutiques autorisées depuis l’indépendance de notre pays (1960) sur toute l’étendue de la République, la majorité de celles-ci se trouvent dans la ville province de Kinshasa. On en compte moins d’une dizaine dans la province du Haut-Katanga et plusieurs provinces n’ont même pas une officine pharmaceutique autorisée “, a affirmé le président du conseil national de l’ordre des pharmaciens.

Il a fait savoir que les officines autorisées qui se trouvent à Kinshasa sont toutes confinées dans la commune de la Gombe. Il a fait remarquer que les normes pharmaceutiques prévoient une officine pour 10.000 habitants. Et pourtant, la ville de Kinshasa, avec 15 à 20 millions d’habitants, n’a pas assez d’officines autorisées. ” Ces officines vont permettre d’une part l’exercice de la pharmacie, et d’autre part d’offrir des médicaments de qualité à tous les Congolais “, a-t-il dit.

Face à cette situation, un appel à l’installation des officines pharmaceutiques qui répondent aux normes dans plusieurs provinces de la République démocratique du Congo (RDC) a été lancé par le président du conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP). Le pharmacien Panzu a appelé l’Etat congolais à encadrer et à orienter les pharmaciens afin de leur octroyer des subventions, voire des crédits bancaires pour faciliter l’installation des officines répondant aux normes dans toutes les provinces de la RDC. ” Aujourd’hui, l’Etat a mis en place plusieurs structures de financement pour les entrepreneurs. Nous voulons qu’il pense aussi aux pharmaciens entrepreneurs pour investir dans ce secteur car le manque d’officines autorisées est un danger pour les soins de qualité de la population “, a-t-il soutenu.

Il a souligné que la présence des officines est la preuve de l’existence du secteur pharmaceutique dans un pays. C’est dans l’officine qu’on réalise la pratique pharmaceutique proprement dite. C’est pourquoi il est important d’investir dans ce secteur.

L’homme a invité la population de la RD Congo en général et les pharmaciens en particulier à la prise de conscience et de responsabilité pour le développement de la RDC. Il n’y a que le ministère de la Santé publique qui a le pouvoir de délivrer une autorisation d’ouverture et de fonctionnement d’une officine pharmaceutique (pharmacie).

Mais en RDC, les pharmacies (qui ne le sont pas en réalité) dans leur très grande majorité fonctionnent avec des autorisations non valables délivrées par les autorités municipales et locales. Et pourtant, les médicaments requièrent des conditions particulières de conservation pour qu’ils ne deviennent pas des poisons.