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Naufrage du Lac Albert : pas d’explications claires du gouvernement hier lundi au Sénat

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Naufrage du Lac Albert : pas d’explications claires du gouvernement hier lundi au Sénat

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Le drame survenu au large du lac Albert le samedi 22 mars 2014 continue de faire couler beaucoup d’entre et de salive, près de trois semaines plus tard. Des spéculations de tous genres ont élu domicile notamment sur le nombre de personnes qui ont succombé après la catastrophe lorsqu’une embarcation transportant des réfugiés congolais vivant en Ouganda a chaviré au large du lac Albert.

Aussi, désireux d’éclairer l’opinion publique sur la circonstance qui ont entouré la catastrophe, le sénateur Ernest Hamuli Kitsa a une question d’actualité à trois ministres : le ministre de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières ; le ministre des transports et voies de communications et le ministre des affaires sociales, Action humanitaire et Solidarité nationale.
Le questionnaire est ainsi libellé :

Pouvez-vous confirmer le nombre de 250 réfugiés qui étaient à bord du navire ?; quel est le bilan exact du naufrage en termes de dégâts humains et matériels ?; Pouvez-vous donner l’identité du navire, des rescapés ainsi que des disparus ?; Quelle est la cause du naufrage ? Qui a organisé le retour de ces réfugiés au pays ?;

Quelles sont les actions urgentes que le gouvernement a déjà menées pour porter secours aux rescapés ?; Quels sont les moyens disponibilisés par le gouvernement pour la recherche des corps afin de permettre aux familles éplorées de faire leur deuil ?;

Que comptez-vous faire pour les membres des familles des victimes de cette catastrophe ?; Quelles sont les mesures prises par le gouvernement pour que pareille catastrophe ne se reproduise plus ?

Neuf questions auxquelles le ministre de l’Intérieur a répondu seul au nom de ses deux collègues présents à l’hémicycles et pour simplifier et faciliter la tâche.

Selon le ministre, le bilan faisant état de 250 disparus est très proche de la réalité. Car sur 292 passagers embarqués dans la pirogue de type motorisé d’une capacité fort limitée (50 places), il n’y a eu que 41 rescapés contre 109 corps repêchés et 102 corps portés disparu.

Ce qui fait un total de 252 compatriotes tués. Un deuil de trois jours a été décrété et des emblèmes officiels mis en berne. Tout a été emporté en termes de dégâts matériels. S’il n’a pas été facile d’identifier correctement les personnes disparus, faute de manifeste, les rescapés par contre l’ont été, ayant été conduits à l’hôpital.
La principale cause du naufrage s’avère être la surcharge.

Les passagers embarqués étaient en surnombre alors que l’embarcation ne pouvait contenir ni supporter la surcharge. Ajouter à cela le manque la qualification des piroguiers et l’état vétuste des embarcations.

Le ministre de l’Intérieur qui a effectué le déplacement de Kampala en compagnie de son collègue des Affaires étrangères en vue de s’enquérir de la situation a déploré le fait que ni les autorités ougandaises, ni le gouvernement congolais et encore moins le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), personne n’était au courant de ce voyage lugubre. Richard Muyej a saisi l’opportunité pour demander aux réfugiés congolais désireux de regagner le pays de le faire désormais dans l’ordre et la discipline et non dans la précipitation.

Le pays hôte et la RDC devront dorénavant signer des accords en vue du rapatriement des refugiés.
Abstraction faite aux messages d’encouragement que le gouvernement a adressé aux familles des victimes après s’être incliné sur les tombes des disparus, des enveloppes ont été disponibilisées pour les rescapés et les familles des victimes. Un important lot de médicaments a été mis à la disposition des rescapés. L’approvisionnement en sac mortuaire a été l’œuvre de la croix rouge.

Dès l’annonce de la triste nouvelle, le gouvernement Congolais, en accord avec l’Ouganda, a sensibilisé les autorités administratives locales et les populations riveraines pour rechercher les corps des disparus en vue de permettre la mise sous terre en toute dignité.

Des dispositions pratiques sont prises par le gouvernement pour prévenir ces genres de catastrophes. Il s’agit d’abord d’identifier le nombre des réfugiés dans le pays limitrophes. Les premiers chiffres indiquent 72.000 réfugiés Congolais basés au Rwanda, 64.000 en Tanzanie, 31.936 au Congo Brazzaville, 13.000 au Sud Soudan. La RCA compte 13.765 réfugiés Congolais ; la Zambie 8.000 et l’Angola 7.092.

Des accords tripartites gouvernement congolais-pays hôte-HCR vont désormais réglementer les mouvements des réfugiés Congolais en tout sens. La rencontre prévue en Ouganda du 14 au 16 avril 2014 est maintenue. Des résolutions destinées à assurer la protection et l’encadrement des réfugiés sont attendues de ce genre de rencontre.

Le gouvernement s’est fixé aussi pour mission de connaitre le nombre de candidats réfugiés devant regagner le pays ; l’itinéraire à emprunter y compris le moyen de déplacement à utiliser, la prise en charge des rescapés (en cas d’accident), etc.

A noter que les réfugiés Congolais revenant de l’Ouganda avaient fui les guerres récurrentes causées sur le sol congolais par des troupes rebelles dont la LRA (armée de résistance du Seigneur).

Le ministre a cependant salué la tentative de regagner le pays qui est un véritable acte patriotique. Il a cependant déploré le fait que la tâche du gouvernement n’a pas été du tout facile car tout s’est déroulé sur le territoire ougandais. Le port de pêche au départ comme à l’arrivée se trouve en Ouganda. Des enfants, des jeunes et des adultes de 60 ans ont été comptés parmi les victimes.

Tout en remerciant les membres du gouvernement, le président du Sénat a invité cette institution à tout mettre en œuvre pour prévenir ce genre de catastrophes.

Par G.O.

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