PEn attendant les résolutions de ce forum dit de la dernière chance, la prudence doit rester de mise dans les rangs des forces vives acquises au changement

Ainsi que nous l’avions annoncé dans nos précédentes livraisons, le dialogue politique voulu inclusif par la communauté nationale et internationale a commencé le jeudi 8 décembre dernier, sous les lambris de la grande salle de conférences du centre interdiocésain à Kinshasa.

Bénéficiant de la généreuse et clairvoyante médiation de la conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) à travers la personne de son président en exercice, Monseigneur Marcel Utembi, Archevêque métropolitain de Kisangani, ce forum considéré à raison par beaucoup comme celui de la dernière chance pour la RDC et son peuple se trouve à ce jour à un tournant décisif !

En effet, après avoir fait une évaluation objective des points de convergence identifiés grâce à la perspicacité des Evêques catholiques du pays qui s’étaient mis préalablement à leur écoute d’une manière séparée, les hauts représentants de la Majorité présidentielle et ceux du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement se retrouveront face à face ce mardi au centre interdiocésain en vue d’appréhender six (6) points de divergence relevés par la Cenco et reconnus sans faute honte par les deux parties en présence.

La vigilance du peuple reste de règle !

D’après le canevas préparé par la Cenco pour négocier sans heurts ce tournant marqué d’enjeux complexes et de dangers multiples pour l’avenir immédiat du pays, les six points de divergence à discuter concernent la gestion de la période de transition, après le 19 décembre 2016, des mesures de décrispation de la situation politique actuelle au pays, de la constitution qui reste d’application jusqu’à ce jour (du moins sur papier), du fonctionnement des institutions, du processus électoral (le calendrier électoral, la CENI, le CSAC, du comité de suivi du dialogue politique inclusif en cours et, enfin, de la forme de l’accord appelé à sanctionner les pourparlers arrivés à bonne fin !

Ces six points résument en fait l’ensemble de questions fondamentales qui fâchent les Congolais. Et parce qu’on parle d’une période de transition après le 19 décembre, quelle sera l’étendue de cette période ?

Quelles institutions seront appelés à fonctionner pendant cette transition et avec quels animateurs bénéficiant plus ou moins de la confiance du peuple déçu par les dirigeants actuels ?

La Ceni qui est totalement inféodée à la cause de la famille politique du chef de l’Etat sortant mérite-t-elle la confiance de l’ensemble de la classe politique pour continuer à régenter le processus électoral sans être préalablement lavée de ses tares du passé ?

A quand le procès de la CENI, qui doit remonter à la gestion de Malu Malu jusqu’à celle de Ngoy Mulunda, avant de se poursuivre jusqu’à la gestion récente de Corneille Naanga ? Le CSAC a-t-il sa place dans le pays sous son contenu actuel, en flagrante contradiction avec la liberté de la presse et la liberté d’expression reconnue à chaque citoyen par la Constitution ?

Quelle forme doit prendre la structure appelée à assurer le suivi de résolutions du dialogue politique inclusif en cours ? L’Accord issu du dialogue politique inclusif en cours viendra-t-il substituer à la constitution ?
Il est à noter que le compte à rebours vers l’échéance décisive du 19 décembre 2016 se poursuit : Jour J moins 6 à partir de ce jour. Pendant ce temps, la vigilance tous azimuts du peuple congolais reste de règle !

Par Bamporiki Chamira