Le chef de l’Etat, Joseph Kabila, s’est adressé à la Nation le vendredi 29 juin 2018 dans la nuit, à l’occasion du 58e anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance, commémoré dans la méditation le samedi 30 juin dernier.  Même si cet anniversaire n’a pas été commémoré de la manière qui convient, les Congolais ont eu la puce à l’oreille lors de l’adresse présidentielle.

Malheureusement, comme du temps de l’ancien président de la République Mobutu Sese Seko, J. Kabila a choisi de décevoir le peuple congolais en se prononçant pas sur certains points essentiels, notamment son avenir politique.
Pour la majorité du peuple congolais, l’adresse du chef de l’Etat est un rendez-vous manqué. D’autant plus qu’il n’a pas répondu aux attentes du peuple, quoi qu’il ait donné des assurances sur la tenue des élections fin 2018.

Et pourtant, c’était une belle occasion pour lui de décrisper le climat politique aujourd’hui tendu en RDC. C’est donc un aspect capital qui a été omis dans le discours du chef de l’Etat.  Les irréductibles partisans de J. Kabila ou ses courtisans ont toujours minimisé à souhait cet aspect, estimant que le chef de l’Etat n’est pas obligé de dire si oui ou non il sera candidat à sa propre succession.

A la grande surprise de tous, le PPRD, parti dont il est initiateur  et autorité morale, lui a suggéré le weekend de briguer un troisième mandat à la présidence de la République. Ses courtisans l’incitent ainsi à violer la constitution en vigueur en RDC qui limite le nombre de mandats. Joseph Kabila ne peut donc pas prétendre à un mandat supplémentaire après avoir épuisé les deux mandats depuis fin 2016.

Toujours égal à lui-même, Joseph Kabila va indubitablement se retrancher dans un mutisme habituel, lequel n’aura d’égal que le maintien du suspense pour le peuple congolais et les états major politiques.  Le fait d’entretenir le doute sur sa candidature et de tenir au secret l’identité du candidat de sa famille politique à la présidentielle porte l’équation à deux inconnues.

Ce que Kabila devrait dire aux Congolais

En cette période préélectorale, l’orateur devrait d’abord présenter le bilan de la double décennie qu’il a pratiquement passée à la tête du pays. L’opinion publique nationale et internationale attend de savoir s’il a réussi ou pas dans les cinq chantiers (Eau, électricité, emploi, infrastructures routières, enseignement), et la révolution de la modernité promis au peuple congolais en 2006 et en 2011.

Si le bilan dans ce sens étant négatif, il devrait présenter des excuses au peuple congolais et si possible promettre de faire mieux à travers son dauphin au cas où, malgré toute la misère, le peuple renouvelait la confiance à sa famille politique.

Par GO