Après avoir entretenu un long suspense et demandé par la suite aux cadres du Front Commun pour le Congo (FCC) de lui proposer quelques noms parmi lesquels il allait choisir son virtuel dauphin, le Président congolais Joseph Kabila, autorité morale de la MP et de la plate-forme électorale FCC, a fini par jeter son dévolu sur Emmanuel Ramazani Shadary (57 ans) et présenter celui-ci comme le candidat que le FCC soutiendra à la présidentielle de décembre prochain.

 Après les émotions et la surprise créées par ce choix qui auraient pris de court certains prétendants de cette famille politique, on en sait désormais un peu plus sur les critères que Joseph Kabila a pris en compte dans la désignation de l’ancien Gouverneur du Maniema et Vice-premier ministre honoraire  de l’Intérieur et Sécurité.
A en croire des sources dignes de foi proches du FCC, onze critères ont prévalu dans le choix  que le Chef de l’Etat congolais a porté sur Shadary.

Parmi ces critères, apprend-on, figuraient en première ligne la loyauté, l’esprit de sacrifice, la probité morale et intellectuelle, l’attachement aux valeurs nationalistes, l’esprit de rassembleur, l’expérience avérée dans la gestion de la chose publique et dans le règlement pacifique des conflits inter-communautaires, pour ne citer que ces critères.
Shadary, un parcours fait de sacrifices

Originaire de la province du Maniema, l’homme que Joseph Kabila vient de présenter comme candidat du FCC pour le scrutin présidentiel de décembre 2018 avait, après ses études secondaires, choisi d’aller faire les études universitaires loin de son terroir précisément à l’Université de Lubumbashi (Unilu), dans le chef-lieu de l’actuelle province du Haut-Katanga.

Malgré les conditions d’hébergement difficiles dans ce campus universitaire construit non loin de la prison centrale de la Kassapa, Ramazani Shadary  enchaina cinq distinctions, soit du 1er graduat jusqu’en 2ème licence à la Faculté de Sciences sociales/département de Science politique au sein de cette Université. Et après ces études, il rentra au  Maniema où il sera élu Gouverneur de province  en 1997 à l’avènement de l’AFDL.

Mais, la rébellion du RCD le contraindra à se replier à Kinshasa. Dans la capitale congolaise, l’homme vécut dans la discrétion et le dénuement, tout en restant fidèles aux idéaux de l’AFDL de feu Laurent-Désiré Kabila et de Joseph Kabila qui l’avait, entretemps, confirmé au même poste de Gouverneur du Maniema, mais avec son bureau fonctionnant à Kinshasa pendant l’occupation d’une partie du pays par la rébellion.
Lors des élections de 2006 et 2011, l’ancien Gouverneur du Maniema sera élu comme député national sur la liste PPRD. Et en tan que chargé du processus électoral au sein de ce parti, il eut ainsi à parcourir pratiquement toutes les provinces du pays, empruntant parfois des moyens de transport de bord.

Nommé en 2017 à la tête du ministère de l’Intérieur et sécurité, l’ancien Gouverneur réussit à séduire Joseph Kabila qui se décida à lui  confier le Secrétariat permanent du PPRD. Poste qu’il a occupé jusqu’à sa désignation comme candidat du FCC pour la présidentielle prévue en décembre prochain.

Par DMK