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Lutte contre l’impunité : Une audience foraine à Kigulube sur des crimes commis à Shabunda a vécu

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Lutte contre l’impunité : Une audience foraine à Kigulube sur des crimes commis à Shabunda a vécu

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Le procès incriminant le chef rebelle Masudi Alimasi alias Koko-di-Koko s’est poursuivi en audience foraine à Kigulube, en territoire de Shabunda dans la province du Sud-Kivu, du 7 au 17 octobre 2019. Grâce à l’appui de la Fondation Panzi, et d’autres organisations membres de la Task–Force Justice internationale (TRIAL International, BCNUDH/ MONUSCO, CAP/MONUSCO, PHR,…), le Tribunal Militaire de Garnison de Bukavu a écouté une trentaine de victimes qui se sont constituées parties civiles pour réclamer que justice leur soit rendue pour les abus qu’elles ont subis de la part de Koko-di-Koko et sa bande.

Il s’agit pour la plupart des victimes des violences sexuelles, des pillages, des tortures et reddition en esclavage sexuel ; des actes commis par le mouvement rebelle Mai- Mai Ria Mutomboki. Parmi ces victimes, on trouve des cas spéciaux tel que celui de la femme qui fut enlevée à Kabikokole, en territoire de Mwenga, en date du 8 février 2018.

Les témoignages de cette survivante a permis à la justice de découvrir d’autres atrocités commises par Masudi Alimasi et sa bande lors de ses différentes expéditions. La dame a révélé entre autres des cas de tueries, de tortures, de viols sur mineurs, incendies de maisons et enlèvement de personnes, au retour de Kabikokole.

Lors de son audition, la femme est apparue fortement traumatisée et éligible à une prise en charge psychologique spécifique. Ainsi, le psychologue de la Fondation Panzi, préparé pour l’assistance des victimes lors du procès, a jugé urgent de la référer à Panzi pour bénéficier d’un soin holistique, selon le modèle de Panzi.

Parmi les prévenus, un collaborateur fidèle de Koko-di-Koko a été identifié. Il s’agit de Raphaël Samitamba Mekese surnommé Kaburi Wazi (tombeau ouvert). Ce dernier était un collaborateur proche de Masudi Alimasi et chargé de l’administration et de la logistique. C’est un homme dont les actes de pillages étaient couramment dénoncés sur la route reliant Kigulube à Bukavu. Samitamba niait avoir participé à l’opération de Kabikokole avant la venue des victimes-témoins. Mais dans sa déposition, la femme de Kabikokole a confirmé que Kaburi Wazi faisait bien partie de l’équipe des assaillants conduits par Koko-di-Koko.
L’Etat congolais civilement responsable
Pour la Fondation Panzi, cette phase d’audience foraine est une réponse éloquente aux besoins des victimes de voir leurs bourreaux répondre de leurs actes.

Pour besoin de réparation, les parties civiles en veulent à l’Etat congolais, pris pour civilement responsable, d’avoir failli à sa mission de sécuriser les citoyens et leurs biens. Le procès de Koko-di-Koko poursuit ainsi son cours et tend vers son dénouement.
Pour rappel, au lendemain des atrocités commises en 2018 par le mouvement rebelle Raiya Mutomboki, la Fondation Panzi avait déployé une équipe multidisciplinaire pour la prise en charge médicale et psychologique des victimes, ainsi que la documentation de tous les abus subis par les victimes.

A la lumière des données récoltées lors de ces missions curatives, la Clinique juridique avait saisie la justice pour le compte des victimes qui avaient exprimé le vœu de voir leurs bourreaux traduits en justice.

Par GKM

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