Dans une interview, Adolphe Muzito se déchaine et annonce à l’opinion que Moïse Katumbi n’a jamais été le financier de leur plateforme électorale. Mais Ensemble pour le Changement dit détenir des pièces qui prouvent le contraire
Par Lefils Matady

En dehors de Matungulu et Mbusa Nyamwisi, personne d’autre de Lamuka ne veut annoncer son départ de cette plateforme politique, alors que tous ses leaders ne manifestent plus le vœu de convoler ensemble. Chacun regarde désormais dans sa direction. Moïse Katumbi débarque tambours battants à Kinshasa, après cinq ans d’absence de la capitale, Fayulu n’effectue pas le déplacement de l’aéroport international de N’Djili pour l’accueillir.

Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi se font consulter par le président de la République, Martin Fayulu et Adolphe Muzito, l’aile dure de Lamuka, désapprouvent cette démarche. Visiblement, les deux camps se déchaînent! C’est le début des attaques entre leurs proches. Et très vite, la question du financement de la campagne de Martin Fayulu refait surface. Dans une interview accordée récemment au journaliste Marius Muhunga, Adolphe Muzito déclare que Moïse Katumbi n’a jamais financé la campagne du candidat commun de Lamuka à la présidentielle de 2018. Alors que l’opinion est informée du contraire de cette déclaration.

« Ce petit monsieur n’a jamais été le financier de Lamuka qui n’a pas de budget. Je suis un ancien premier ministre, Katumbi ne peut pas être mon financier «, a martelé le président du Nouvel Elan. Comme il fallait s’y attendre, la réplique dans le camp Katumbi ne s’est pas fait attendre. Dans une vidéo, Jean Claude Muyambo confirme que c’est bien le chairman du Tout-Puissant Mazembe qui avait pris en charge la campagne de Martin Fayulu au point de payer sa caution de 100 000 $US, le jet privé, la réservation des hôtels, la logistique pour l’organisation du meeting, les véhicules de transport…

«Nous avons toutes les preuves sur papiers. Pour le moment, ce n’est ni une priorité pour nous, encore moins une préoccupation; nous sommes concentrés sur l’Ensemble «, a lâché ce proche de Katumbi sur les réseaux sociaux.
Entre-temps, le concerné, Martin Fayulu, ne s’est pas encore prononcé. Dans quelques jours, il va tenir un meeting à Kinshasa et, à cette occasion, il ne manquera pas de dire certaines vérités pour éclairer la lanterne de l’opinion tant nationale qu’internationale qui vit, sur les réseaux sociaux, cette guéguerre qui risque de détourner l’attention des Congolais des problèmes réels.

Dans cette confusion, d’autres personnalités pro Katumbi sont prêtes à régler des comptes à Muzito en exhumant ses dossiers sales alors qu’il était premier ministre de 2008 à 2011. Dans la foulée, on cite le nom de Gecoco Mulumba qui déballait cet ancien premier ministre qu’il accusait de détourner l’argent du contribuable congolais afin d’assouvir ses besoins en immobilier.

En réalité, on peut conclure que Lamuka n’existe plus que sur papier. Les plus courageux se prononceront dans les prochains jours. Il sera aussi question, pour ceux qui resteront dans cette famille, de procéder à sa mutation en vue de se transformer en une plateforme politique. Car, dans sa conception, Lamuka était une plateforme électorale, appelée logiquement à se dissoudre après la course à la magistrature suprême.