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Affaire Kamuena Nsapu : parlementaires et gouverneurs du Grand Kasaï hier autour du VPM Ramazani Shadary

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Affaire Kamuena Nsapu : parlementaires et gouverneurs du Grand Kasaï hier autour du VPM Ramazani Shadary

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La situation sécuritaire préoccupante qui continue à sévir dans le Grand Kasaï suite aux violences perpétrées par les miliciens de Kamuena Nsapu était au centre des audiences que le Vice-Premier Ministre et Ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, M. Emmanuel Ramazani Shadary, a accordées hier mardi 31 janvier en son cabinet de travail.

Des rencontres que le VPM Shadary affirme avoir organisées  sur instruction du Président de la République et Chef de l’Etat, « afin de trouver une fois pour toutes une solution durable  pour mettre fin à ce conflit ».

La première audience, le Vice-Premier Ministre Shadary l’accordée aux députés nationaux et sénateurs de l’espace Grand Kasaï. Au cours de cet échange organisé dans la salle de réunions du cabinet et qui a duré  près de 3 heures, le patron de l’Intérieur et de la Sécurité a fait savoir à ses hôtes que  « quelques actes d’insécurité sont encore signalés dans les provinces de Lomami, de Sankuru, et du Kasaï central, alors qu’une mission de réconfort et de pacification sous la conduite de Monsieur le Premier Ministre devrait être diligentée sur le terrain ».

S’adressant aux élus des provinces victimes de cette insécurité qui a déjà fait plusieurs morts tant parmi les civils que dans les rangs des policiers, le Vice-Premier Ministre Ramazani  Shadary les a exhortés à donner des informations précises sur l’état actuel de la crise et de proposer des pistes de solutions.

Car, ajoutera-t-il, « la sécurisation de nos provinces implique la contribution non seulement du Gouvernement de la République, mais aussi  des parlementaires, des autorités coutumières, des acteurs politiques, et de la société civile, bref toute la population ».

Après les députés et sénateurs directement concernés par ce conflit, le Vice-Premier Ministre Ramazani Shadary s’est aussi longuement entretenu avec  les Gouverneurs Alex Kande (du Kasaï central), Alphonse Ngoyi Kasanji (du Kasaï Oriental), et Berthold Ulungu (du Sankuru). L’entretien, à en croire les trois Gouverneurs, a porté sur les pistes de solutions à trouver tout en privilégiant le dialogue, afin de mettre définitivement fin au  conflit Kamuena Nsapu.

Une autre audience qui a eu lieu hier au cabinet du Vice-Premier Ministre  Shadary qui assume l’intérim du Premier Ministre Samy Badibanga, c’est celle qu’il a accordée à cinq ministres dont Mme Martine Bukasa de Développement Rural, Otis Kabongo de l’Environnement et Développement durable, celui  de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté, et celui de la Santé. Une réunion qui portait sur les mesures d’urgence que le Gouvernement doit apporter face à ce conflit qui a provoqué des déplacements de populations.

Rappel de l’origine du conflit

Dans  son mot de circonstance, le Vice-Premier Ministre n’a pas manqué de rappeler à ses hôtes  que « la propension insurrectionnelle de monsieur Kamuena Nsapu s’est manifestée pour la première fois au mois d’avril 2016, à son retour d’Afrique du Sud, à l’issue d’une rencontre avec les notables de sa juridiction où il leur demandait de se prendre en charge ».

Selon le Gouvernement de la république, les actions de bons offices initiées par le Gouverneur de la province du Kasaï Central se sont malheureusement soldées par un échec.

Ces appels à la raison ,a-t-il dit, n’ont pas été entendus par M. Kamuina Nsapu qui s’était même permis de mobiliser 800 jeunes qui ont commencé à ériger des barrières et à incendier des localités en représailles du refus de certains chefs coutumiers de soutenir son mouvement.

Dans le rappel des faits, le VPM Shadary a déploré le fait que la milice de Kamuena Nsapu s’est permis d’ouvrir le feu sur les agents de l’ordre, alors que ces derniers voulaient rétablir l’autorité de l’Etat dans cette partie du territoire national.

C’est ainsi qu’au cours des affrontements de cette milice avec les agents de l’ordre au Kasaï Central, au cours de la période allant du 21 juillet 2016 au 23 décembre 2016, affrontements  au cours desquels les miliciens Kamuena Nsapu se sont permis d’attaquer des entités, notamment Tshimbulu, Kananga, l’aéroport de Kananga, l’exécution des personnes dont des agents de sécurité, le chef  rebelle Kamuena Nsapu trouvera ainsi la mort le 12 août 2016, au cours de violents combats avec  les forces loyalistes.

Concernant le Kasaï Oriental, le Vice-Premier Ministre  Ramazani Shadary  relève qu’après sa mise en déroute, la milice Kamuena Nsapu  s’est repliée dans les villages environnants et attaqué le territoire de Kabeya-Kamuanga, dans le groupement des Bena Kazadi, secteur Mukamba, et dans le territoire de Miabi. L’objectif final serait de conquérir toute la République !

Dans la province du Kasaï, le ministère de l’Intérieur et Sécurité signale une agitation observée suite à un conflit de pouvoir coutumier entre  les partisans du chef de groupement Mbawu-Nkanka déchu par la famille régnante et ceux de son neveu Mbawu-Mutela, dans le groupement de Bajila Kasanga, secteur de Kamonia, à environ 32 Km de la ville de Tshikapa, sur la route Tshikapa – Kananga.

De source gouvernementale, on apprend aussi que Mbawu-Nkanka a monté une milice qu’il a initiée aux pratiques magico-fétichistes ramenées de Dibaya. Cette milice qui s’inspire du même mode opératoire que celle de Kamuena Nsapu s’attaque à tous les symboles de l’Etat et n’a pas hésité à attaquer avec des machettes les commissariats Mabondo et sous-commissariat Concorde de la Police nationale.

Bilan et causes  du conflit

Face aux élus du Grand Kasaï, le Vice-Premier ministre Shadary a dressé un bilan  lourd. Car, outre les pertes en vies humaines,  il  déplore des dégâts matériels considérables, plusieurs jeunes tués dans les rangs des miliciens comme dans ceux des forces de l’ordre (FARDC,  PNC, ANR, et DGM), de nombreux blessés, plusieurs miliciens capturés, et des déplacements de populations  nécessitant de l’assistance humanitaire.

Quant aux causes du conflit, le VPM Shadary a relevé quelques raisons majeures, notamment la cohabitation tumultueuse entre les services de l’Etat et l’autorité coutumière, le ressentiment de certains chefs coutumiers après le décès de M. Kamuina Nsapu, le recours et la croyance aux pratiques fétichistes, la prolifération des entités coutumières, l’instrumentalisation, la récupération, et la politisation de la crise par certains acteurs politiques.

C’est pourquoi le VPM Shadary a tenu à impliquer les élus et les notabilités du Grand Kasaï dans la sensibilisation des jeunes, pour convaincre ces derniers à abandonner la voie suicidaire de violences, pour privilégier celle du dialogue et de la paix.

Par Dieudonné Mbuyi K.

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