Le leader du Rassemblement devra officiellement prendre ses nouvelles fonctions de président du Comité de suivi de l’Accord, réunifier la Dynamique de l’Opposition et mettre fin à la polémique fabriquée de toutes pièces autour du mode de désignation du futur premier ministre

Etienne Tshisekedi regagne Kinshasa dans quelques semaines, avant la fin de ce mois de février. Parti à Bruxelles depuis le 24 janvier dernier, le sphinx n’aura fait que trois semaines ou légèrement plus à l’étranger pour une activité de routine, le check-up médical.

Au regard de la situation politique du pays, l’homme trouve qu’il n’est pas question de prolonger inutilement son séjour à l’étranger, alors que les Congolais ont besoin de lui au pays, pour déverrouiller certaines portes que les forces du mal ferment à dessein. Des manœuvres dilatoires pour tirer en longueur le processus électoral.

L’annonce du retour, pour bientôt, du président du Conseil des sages du Rassemblement est confirmée par quelques cadres de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps). Selon ces sources, le check-up médical du sphinx de Limete a été très positif.

Ce qui coupe court aux rumeurs propagées par des oiseaux de mauvais augure qui ne cessaient de claironner que « Tshisekedi, gravement malade, a été évacué d’urgence à Bruxelles ». Toutefois, soulignent ces sources, le retour de cet opposant historique, malgré qu’il se porte comme un charme, est suspendu à l’avis de ses médecins.

Aussitôt de retour à Kinshasa, le leader du Rassemblement devra officiellement prendre ses nouvelles fonctions du président du Comité de suivi de l’accord. Mais il faudra que chaque composante désigne ses représentants au sein de cette structure pour se mettre véritablement à l’œuvre. Il sera question de connaître, par exemple, les trois vice-présidents qui travailleront avec lui, en dehors de tous ceux qui composeront l’assemblée plénière.

Un autre problème à régler d’urgence est celui d’offrir ses bons offices pour éteindre le feu qui brûle la case de la Dynamique de l’Opposition. Le camp Gilbert Kiakwama, soutenu par Olenghankoy et autres, et la partie André-Claudel Lubaya que soutient Martin Fayulu et bien d’autres leaders. Or, cette plateforme fait partie intégrante du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement.

Donc, une fissure à l’interne est susceptible de fragiliser cette grande famille de l’Opposition. Réunifier la Dynamique en recollant les morceaux, c’est aussi le rôle que ce sage est appelé à jouer, dès qu’il foule ses pieds au pays de ses ancêtres à la mi-février.

Enfin, Tshisekedi devra taper du poing sur la table pour mettre de l’ordre sur la fameuse question du mode de désignation du premier ministre, qui n’existe d’ailleurs pas dans l’accord de la Saint Sylvestre.

Le compromis dit clairement que le premier ministre doit être issu du Rassemblement, un point c’est tout. Il n’est donc pas question d’une quelconque liste à soumettre à l’appréciation du président de la République dont le mandat constitutionnel a expiré depuis 42 jours.

Le retour d’Etienne Tshisekedi aura lieu quelques jours après celui des Evêques qui assurent les bons offices aux travaux d’arrangements particuliers. L’occasion sera donc propice pour ces « facilitateurs » de rencontrer les autorités moralesdes deux camps pour désamorcer la bombe qu’une famille politique a placée au pays, alors que la situation demeure encore tendue, surtout après l’élimination des Léopards de la Can Total-Gabon 2017.

Les Congolais souhaitent qu’il soit mis fin à la polémique fabriquée de toutes pièces autour du mode de désignation du futur premier ministre. Et gare à ceux qui se disent du Rassemblement, mais entendent jouer au pyromane dans cette affaire de la primature.

Par LM