Type de recherche

Meeting de l’opposition à l’esplanade du Boulevard Triomphal : Mobilisation, vigilance et unité recommandées

A la une La Tempête des Tropiques Nation POLITIQUE

Meeting de l’opposition à l’esplanade du Boulevard Triomphal : Mobilisation, vigilance et unité recommandées

Partager

L’opposition projette de se rencontrer cette semaine à Bruxelles pour peaufiner des actions communes et définir un programme commun de gouvernance

Malgré toutes les entraves et la volonté manifeste des ennemis du peuple pour faire capoter le grand meeting du 29 septembre organisé par l’opposition, l’esplanade du Boulevard Triomphal a été prise d’assaut par une foule immense venue assister à cette manifestation politique de haute envergure.

Sept leaders de l’opposition, Martin Fayulu, Vital Kamerhe, Freddy Matungulu, Jean Pierre Bemba Gombo, Adolphe Muzito, Moise Katumbi et Félix Antoine Tshisekedi se sont adressé à la foule pour décortiquer les points dominant de l’actualité, dans une ambiance électrique.

Ordre et séreinité obligent : chaque orateur a développé un thème précis pour éviter toute redondance, monotonie et autre gaspillage du temps d’autant plus que ce samedi, curieusement, les bus Transco étaient bloqués dans leur parking visiblement pour compliquer davantage le transport et en fin de comptes, empecher les Kinois de se rendre au lieu de la manifestation. Mais c’était sans compter avec la détermination des Kinois qui ont bravé les intempéries et de longs trajets à pieds rien que pour repondre à l’appel de l’opposition.

Démontrant de la sorte qu’ils veulent le changement à la tête du pays. Dénominateur commun, les sept orateurs ont rejeté la machine à voter et exigé que soient élagués du fichier électoral les dix millions d’électeurs sans empreintes digitales que J.P. Bemba qualifiera d’électeurs fantômes.

Premier intervenant, Martin Fayulu Madidi, président de la Dynamique de l’opposition a mis l’accent sur la soif qui caractérise les Congolais au sujet de l’alternance au pouvoir. Ces derniers en effet en ont marre de la pauvreté, du manque de soins médicaux, du manque de l’eau courante pour ne citer que cela.

a déclaré : ” Nous ne voulons pas d’élections truquées. Nous ne voulons pas non plus de ces 10 millions des fictifs “.  Ce candidat à la présidentielle a également rendu hommage aux victimes des marches initiées par la Comité Laïc de Coordination (CLC).

Tout au long de son adresse, le président de la Dynamique a abordé plusieurs questions liées au processus électoral en cours en insistant notamment sur l’audit du fichier électoral. D’après lui, à ce propos, l’attitude du président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa risque de lui couter cher.

Un candidat commun

A son tour, Vital Kamerhe, leader de l’Union pour la Nation Congolaise(UNC)  s’exprimant aussi dans les quatre langues nationales, s’est apesanti sur la nécessité d’un candidat commun assorti d’un programme commun de l’opposition pour gagner les élections.

Il n’a pas manqué dans son adresse de rappeler le bien fondé des valeurs telles que l’amour, la sincérité, la générosité… entre Congolais avant de qualifier de ” plan d’extermination ” les différents massacres de Beni. Néanmoins, il a été interpellé par la foule qui lui a demandé de ne plus jamais trahir le peuple congolais.

Pas de machine à voter

C’est par vidéo-conférence que le troisième intervenant qui n’est autre que le numéro un du Mouvement de Libération du Congo (MLC), Jean Pierre Bemba est intervenu en s’exprimant d’abord en francais de manière à atteindre les partenaires de la RDC ensuite dans les langues nationales. Son discours est resté le même, à savoir présenter un candidat commun de l’opposition pour la présidentielle du 23 décembre 2018.

Bien entendu avec un programme et des objectifs communs. Rappelant son passage à la CENI le 1er  aout dernier au cours duquel il a expérimenté la machine à voter en présence de Corneille Nangaa, JP Bemba a informé le public que la machine à voter ne pouvait permettre qu’à moins de 200 personnes de voter en une journée alors que chaque bureau comptera au moins 600 électeurs.

Le chairman a en outre signalé que le président de la CENI lui avait assuré, qu’il allait organiser des concertations entre les leaders de l’opposition avec le camp Kabila pour discuter de la machine à voter. Mais jusque là, deux mois après, rien n’a été fait.  JP Bemba a recommandé à l’opposition de se rencontrer à Bruxelles pour mettre sur pied un programme commun de l’opposition et définir des actions communes à mener.

A son tour, il a rejeté la machine à voter, qu’il a qualifiée de ” machine ya bondoki (la machine de la sorcellerie, ndlr)” parce que, selon lui, elle n’est pas fiable notamment avec les 10 millions d’électeurs fictifs qu’il a appelés ” des fantômes “.  Est-ce que des fantômes devront-ils élire le futur président de la     République ? S’est-il interrogé.  Pour terminer, il a demandé aux Congolais d’être prêts pour répondre aux différents appels de manifestations pacifiques pour faire pression en vue des élections crédibles et apaisées.

Freddy Matungulu de ” Congo na Biso ” a, pour sa part, rendu hommage à feu Etienne Tshisekedi et son parti politique l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).  Tablant sur le rôle de la communauté internationale, il ne voit pas comment le régime en place peut prétendre avoir des moyens pour organiser seul les élections. ” S’ils ont de l’argent, pourquoi n’arrangent-ils pas l’avenue de l’Université fortement dégradée ?  Il est donc du droit de la RDC de profiter de l’apport extérieur dans le processus électoral du fait la RDC fait partie de cette communauté internationale “, a-t-il conclu.

Recourir à l’article 64

Quant à Adolphe Muzito, il a noté que la Constitution actuelle ne permet pas au Président de la République de s’immiscer dans la politique gouvernementale réservée au Premier ministre. Il a révélé l’existence d’un gouvernement parrallèle au moment où il était aux affaires entre 2008 et 2011. Pour l’ancien Premier ministre, aux élections de décembre 2018, l’opposition doit non seulement gagner la présidentielle, mais aussi les législatives et les élections locales.

Intervenant par vidéo sur écran géant depuis Washington DC, aux USA, Moïse Katumbi Chapwe, est revenu sur la fraude massive grâce à la machine à voter au profit des tenants du pouvoir actuel qui cherchent à se péréniser au pouvoir.  ” Voilà pourquoi le peuple et ses leaders doivent démeurer unis.

En cas de résistance du pouvoir, le peuple doit recourir à l’article 64 de la constitution pour bloquer ses ennemis”, a souligné l’ex gouverneur de province de l’ex Katanga. Enfin, Moïse Katumbi n’a pas manqué de féliciter les Kinois pour leur résistance en 2006 et 2007 qui a affaibli sensiblement le régime en place.

Dernier à prendre la parole, Félix Tshisekedi a insisté sur l’unité de l’opposition et du peuple souverain. Il a demandé aux membres de différents partis de l’opposition de mettre fin aux attaques individuelles contre des leaders de l’opposition surtout dans les réseaux sociaux. Pour lui, ” si vous voulez critiquer, critiquez nous tous alors “.

Il a montré comment est-ce que le régime en place à loger le peuple congolais dans les mêmes conditions : pas de courant, pas d’écoles viables pour tous les enfants congolais, pas de routes carrossables, privation du droit de manifester. Face à ce tableau apocalyptique, F. Tshisekedi demande au peuple de se mobiliser dès le 29 septembre jusqu’au 23 décembre 2018 comme viennent de s’engager leurs leaders : ne pas trahir le peuple sous peine de sanctions.

Il a demandé aux membres de différents partis de ne pas être les fossoyeurs de l’initiative en allant en l’encontre du candidat commun. Il a terminé en disant que la victoire passe par un mot : l’unité.

Par GO et Julie Muadi

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *